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Romain Grégoire : "Je fais du vélo pour gagner et j’ai envie de le faire le plus vite possible", promet la pépite du cyclisme français

Le champion d'Europe juniors de cyclisme sur route s'est confié à Franceinfo: sport avant de débuter sa première saison avec l'équipe Continentale de la Groupama-FDJ à seulement 18 ans.

Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Romain Grégoire sur le podium après son titre de champion d'Europe juniors à Trente en Italie, le 10 septembre 2021. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Le jargon médiatique abuse souvent du terme "pépite", mais il y a des débuts de trajectoire qui ne laissent d'autre choix que de rêver. Quand on est vice-champion du monde, champion d'Europe et triple champion de France de cyclisme sur route, raflant presque tout dans sa catégorie d'âge, les promesses sont solides. À seulement 18 ans, Romain Grégoire a tout du futur prodige.

Le natif de Besançon donne l'impression de pouvoir s'imposer partout où il donne des coups de pédale, comme lors des championnats de France de cyclo-cross Espoirs, le 8 janvier. Il avait beau dire ne pas se sentir prêt, c'est bien lui qui a levé les bras à Liévin, bien qu'il ne soit qu'un débutant dans sa catégorie d'âge. Son nom figure désormais aux côtés de celui de Julian Alaphilippe, lui aussi titré chez les Espoirs en 2012 et 2013.

Il rêve du Tour de France

Romain Grégoire a été présenté à la presse, mardi 11 janvier, à l'occasion de la rentrée de la Groupama-FDJ, dont il a rejoint les rangs de l'équipe Continentale à l'intersaison après avoir porté les coureurs du team AG2R-Citroën. La présence d'un néo-pro de 18 ans aux côtés de cinq des coureurs les plus importants de l'équipe, dont Thibaut Pinot, qui officialisait son retour sur la Grande Boucle, est tout sauf anodine.

Ce n'est pas un coureur comme les autres. Quand on lui demande à quoi ressemblerait une saison 2022 idéale, il répond sans détour : "Ce serait de commencer sans complexe pour 'mettre au fond' directement. J’aimerais pouvoir lever les bras dès la première année. Je fais du vélo pour gagner et j’ai envie de le faire le plus vite possible, sur les plus belles courses possibles".

Loin de l'habituelle prudence, ou de la fausse neutralité, si chère à la communication sportive, Romain Grégoire sait ce qu'il veut et n'a jamais caché son rêve d'un jour gagner le Tour de France. "Je n'ai pas peur de dire que j'ai envie de gagner, j'en suis même fier. Ce qui m'anime dans le vélo, c'est la culture de la gagne. En France, on ne l'a pas. Il n’y a pas la même mentalité à l’étranger. En Belgique, par exemple, on ose dire qu’on veut gagner".

2022 pour explorer son potentiel

Une manière de communiquer qui tranche complètement avec l'extrême précaution de sa nouvelle équipe dans le développement d'un David Gaudu, leader pour la première fois sur le Tour de France en 2021, à presque 25 ans. Grégoire ressent "beaucoup d'engouement" autour de lui mais n'est pas submergé par les attentes et la pression grandissantes. "Je sens qu'il y a du bruit, mais j'essaie de garder les pieds sur terre pour évoluer sereinement", explique celui qui confie ne pas avoir de modèle, même s'il ne nie pas l'influence de l'engouement autour de Thibaut Pinot.

Romain Grégoire ne connaît pas encore sa feuille de route et la rentrée de "la Conti" n'est qu'en mars, mais il s'imagine déjà sur les routes du Tour de l'Avenir, du Baby Giro et de Liège-Bastogne-Liège U23. Il se définit lui-même comme un puncheur mais aimerait développer ses aptitudes pour les courses à étapes et pense que cette saison lui permettra de "mieux définir son profil de coureur".

Car s'il parle déjà de victoires, le Bisontin va surtout découvrir le monde professionnel, tout en continuant ses études, en deuxième année de DUT gestion des entreprises et administrations. Même si la France attend un nouveau vainqueur du Tour depuis presque 37 ans, cherchant obstinément un successeur à Bernard Hinault, il n'est pas encore l'heure de coller cette étiquette sur le jeune Grégoire. Les promesses sont là, mais pas l'urgence.

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