Rui Costa, le courage paie !
Le scenario semblait gravé dans le marbre depuis le départ du Tour : dès les premiers kilomètres, quelques courageux faussent compagnie au peloton et tentent de résister à son retour, sans succès. C'est encore ce qui a failli se produire lors de cette 8e étape mais un homme a refusé cette fatalité. Alberto Rui Costa a résisté au retour des favoris pour signer une magnifique victoire, au panache, au courage. Mais il ne faut pas oublier ses compagnons de la première heure, sans lesquels rien n'aurait été possible. Aux côtés de Rui Costa (Movistar) et de Christophe Riblon (AG2R-La Mondiale), instigateur de l'échappée, on retrouve donc le Français Julien El Farès (Cofidis) ainsi que son coéquipier belge Romain Zingle, le Breton Cyril Gautier (Europcar), l'Espagnol Xabier Zandio (Sky), le Russe Alexandre Kolobnev (Katusha), l'Américain Tejay Van Garderen (HTC-High Road) et le Néerlandais Addy Engels (Quick Step). Ces hommes vont compter une grosse avance qui va fondre progressivement au fur et à mesure que la route va s'élever. Et tout explose au moment d'aborder le col de la Croix Saint-Robert, première ascension classée en 2e catégorie de cette édition 2011.
Derrière, les allergiques à l'altitude décramponnent, devant le groupe d'échappés explose. Seuls Rui Costa, Van Garderen, Gautier et Riblon continuent de résister au retour des favoris emmené par les BMC d'Evans et par les Leopard des Schleck. Ces derniers doivent s'activer car, à 25 kilomètres de l'arrivée, Alexandre Vinokourov a placé la première mine du jour ! Le Kazakh, qui avait annoncé qu'il allait attaquer au départ d'Aigurande, tient ses promesses et rejoint son coéquipier Tiralongo, parti en éclaireur, et Fletcha. A ce moment-là, "Vino" est maillot jaune virtuel tandis que derrière, les grands battus du jour s'appellent Roman Kreuziger et Sylvain Chavanel, irrémédiablement lâchés dès les premiers lacets. Et la pluie glaciale, qui s'abat sur la montée finale vers Super-Besse n'arrange rien
Thor en force
Les derniers kilomètres donnent lieu à une véritable bataille entre les quatre derniers rescapés de l'échappée matinale. Elle est loin l'entente cordiale du début d'étape, chacun tentant sa chance individuellement à plusieurs reprises. Finalement, c'est Rui Costa qui s'avère le plus fort du quatuor, le Portugais parvenant enfin à distancer ses ex-compagnons à cinq encablures de la ligne d'arrivée. Les deux Tricolores, Gautier et Riblon, s'accrochent, mais se font dépasser par un avion nomme Vinokourov. Le leader d'Astana entame alors une terrible course-poursuite avec Rui Costa mais le Kazakh pioche dans le finish ! Son courage n'est pas récompensé puisqu'il se fait même reprendre par le wagon des favoris juste avant la ligne. Parmi ceux-ci, on s'est beaucoup regardé entre Andy Schleck, Alberto Contador et Cadel Evans, chacun se marquant au cuissard, et c'est finalement Philippe Gilbert qui a réglé tout ce beau monde ! Si la présence du Belge est surprenante à cette altitude, que dire de celle de Thor Hushovd ? Le Norvégien, à qui le jaune donne des ailes, est parvenu à suivre les meilleurs sur les pentes et s'offre un sursis inespéré.
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