Cet article date de plus de neuf ans.

Steve Morabito avait carte blanche

Recruté cet hiver pour épauler Thibaut Pinot, Steve Morabito a changé de catégorie depuis les récents déboires du leader Français de la FDJ. De lieutenant à franc-tireur, le Suisse peut désormais jouer sa carte et viser une échappée. Il était dans le bon coup aujourd’hui avant de craquer dans la montée du Tourmalet.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Longtemps au service de Cadel Evans, notamment lors de la victoire de l’Australien, Steve Morabito n’a pas l’habitude de mettre le nez à la fenêtre. Appelé par Pinot lui-même pour tenir le même rôle, le Suisse ne pensait pas se retrouver un jour à l’avant du Tour. Le Franc-Comtois hors course pour le général, la situation a changé. « C’est un équipier de luxe et aujourd’hui il a basculé sur un autre rôle, confirme Marc Madiot. Je lui tire mon chapeau. Tout le monde voulait être dans l’échappée. Ça a mis 80 km à sortir. Ça roulait très très vite. 48 km/h sur la première heure. Il fallait avoir de bonnes jambes pour sortir. »

"Quand le coup est parti, j'étais déjà mort"

Avant de jouer sa carte, Morabito a tenté une dernière fois de placer son protégé dans le bon coup. « On avait prévu de partir avec Thibaut Pinaut, raconte le Suisse. J’ai mis beaucoup d’énergie pour que ça marche mais on a été repris. Les autres ne veulent pas trop partir avec lui sur une étape de montagne. » Persona non grata devant, Pinot a rendu les armes. Pas Morabito mais à quel prix. « J’ai essayé pas mal de fois de partir. Beaucoup trop de fois, explique-t-il. Quand c’est parti le bon coup j’étais déjà mort. Je n’avais déjà plus de bidon et ça roulait à bloc. Heureusement Arnaud Démare a fait une attaque et j’ai pu l’utiliser pour rentrer sur l’échappée. »

Avec Froome et Quintana

Remis dans le bon coup, le Suisse essayait de s’accrocher. C’est dans l’ascension du Tourmalet qu’il rentrait dans le rang. « Dans le Tourmalet j’étais cuit, reprend-t-il. Je n’arrivais plus à mettre les watts que j’avais mis au début. Majka nous a dit qu’il voulait accélérer. Avec Thomas (Voeckler) et Simon on était un peu à bloc. J’aurai préférer qu’on monte un peu plus « tempo » pour qu’on garde du jus dans la dernière montée. Quand ils sont partis, j’ai dit non et je suis monté à mon rythme. » Morabito s’est même laissé décrocher pour finir à Cauterets dans le roue du peloton maillot jaune. « J’ai pensé qu’il était plus intelligent de se relever et de faire la jonction avec le groupe maillot jaune. Les trois de devant ont bien roulé, ils étaient forts. »

Un nouveau rodéo programmé bientôt

Morabito ne regrette rien, bien au contraire. Cette sortie lui a donné des idées. « Il y a de la fatigue accumulée mais les jambes sont là. C’était un plaisir d’être là sur le Tour dans une échappée. Je n’ai pas l’habitude. Sur douze grands tours, ça doit être la 3e ou 4e fois que je m’échappe. J’aimerai bien refaire un rodéo comme ça dans les prochains jours. » Sourire aux lèvres et sifflet autour du cou pour alerter les spectateurs, le Suisse est redescendu vers son bus au pied de Cauterets. Une petite descente pour mieux remonter le moral de son équipe.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.