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Tour de France : les moments clés du sacre de Tadej Pogacar

Plus jeune vainqueur du Tour de France depuis 1904, Tadej Pogacar réussit l’exploit de remporter la Grande Boucle dès sa première participation. Mais ce succès, acquis au terme d’un contre-la-montre renversant, n’est pas si surprenant que cela. La preuve, Pogacar rallie Paris avec trois maillots distinctifs (une première depuis Merckx 1969, 1970, 1971, 1972). Retour sur les moments qui ont façonné ce triomphe. 
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (STEPHANE MANTEY / POOL)

• Etape 7 : la mauvaise journée

Épargné par les chutes lors de la première étape niçoise, Tadej Pogacar a été rattrapé par la malchance lors de la 7e étape entre Millau et Lavaur. D’abord victime d’une crevaison, il a ensuite été pris dans une chute alors qu’il revenait à peine dans le peloton. Pire : c’est précisément à ce moment-là que l’équipe Ineos-Grenadiers accélérait en tête du peloton pour tenter un coup de bordure. Une tentative réussie, dont Tadej Pogacar était la principale victime. A l’arrivée, le Slovène avait perdu 1 minute et 21 secondes sur les favoris. Ajoutez à cela l’abandon de son co-leader Fabio Aru, et vous obtenez la pire journée sur ce Tour 2020 pour Tadej Pogacar, à ce moment bien loin de s’imaginer en jaune à Paris.

• Etape 8 : le sursaut d’orgueil

Sur le moment, personne ne s’en doute : mais en cette première journée pyrénéenne entre Cazères-sur-Garonne et Loudenvielle, Tadej Pogacar attaque et marque ce qui, avec le recul, constitue le tournant de ce Tour de France 2020. Vexé de s’être fait piéger la veille, le Slovène sort du groupe de favoris dans l’ascension finale : le col de Peyresourde. Focalisé sur Egan Bernal et les autres cadors, Primoz Roglic et la Jumbo-Visma le laissent filer. Au final, Pogacar reprend ce jour-là 40 secondes, et marque les esprits.

• Etape 9 : première victoire d’étape 

Moins escarpé que les Alpes, le week-end pyrénéen aura permis à Tadej Pogacar de marquer de son empreinte le Tour de France. Au terme d’une étape marquée par un superbe raid solitaire de Marc Hirschi (Sunweb), repris à quelques mètres de la flamme rouge par Roglic, Pogacar, Bernal, Landa et Bardet. Après un énorme travail de sapes de la Jumbo-Visma, Tadej Pogacar grille la politesse et la priorité au sprint à son compatriote et aîné slovène, Primoz Roglic. Le jeune prodige s’offre sa première victoire sur le Tour pendant que son aîné prend le maillot jaune. Tout le monde est content, à ce moment.

• Etape 15 : bis repetita 

Une semaine plus tard, Tadej Pocagar remet ça en haut du Grand Colombier. Jugée au sommet de ce col hors catégorie, l’arrivée était étrangement semblable à celle de Laruns. Cette fois, le travail de la Jumbo-Visma permettait à Primoz Roglic de sortir le plus tard possible, pour jouer la gagne au sprint. Une nouvelle fois privé de coéquipiers, Tadej Pogacar s'est accroché et prend le meilleur, d’une roue, sur son aîné qui garde le maillot jaune. Sauf que cette fois, Pogacar était revenu à la deuxième place du général depuis la 13e étape, et reprend alors 4 secondes de bonification sur Roglic. Autrement dit : il devient le rival numéro un du maillot jaune.

• Etape 17 : résistance sur la Loze

Etape reine de ce Tour de France 2020, l’arrivée au sommet du col de la Loze devait entériner la victoire de Primoz Roglic. C’est en tout cas ce que tout le monde pensait. Arrivé en seconde position derrière Miguel Angel-Lopez (qui s’emparait ainsi de la troisième place du général), le maillot jaune avait enfin attaqué, seul, sur les pentes hors normes du col de la Loze. C’est d’ailleurs la seule fois qu’on l’a vu véritablement écarter Tadej Pogacar. Mais au final, le plus jeune des deux slovènes a limité la casse et n’a perdu que 16 secondes ce jour-là. S’il pointait à 57s de retard au général le soir-même, le Tour n’était pas encore perdu même si tout le monde le disait gagné pour Roglic.

• Etape 20 : l’impossible devient réalité

Avec 57’’ secondes de retard au classement général avant le départ, le contre-la-montre entre Lure et la Planche des Belles Filles semblait insuffisant pour voir Pogacar revenir sur Roglic. Personne n’y croyait, pas même les deux intéressés. D’autant que le maillot jaune est un spécialiste de l’exercice, même si Pogacar l’a battu lors des deux derniers championnats nationaux de Slovénie en la matière. Mais en partant très, très fort, Pogacar a mis une pression que Roglic n’a pu supporter. A l’arrivée, il avait non seulement comblé son retard mais surtout, il venait de prendre une minute d’avance au général et de remporter le chrono. De quoi endosser le maillot jaune pour la première fois, à la veille de l’arrivée sur les Champs-Elysées, à tout juste 21 ans. Prodigieux. 

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