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Pourquoi Thibaut Pinot est taillé pour un nouveau podium

Fort de sa troisième place au général en 2014 et d’une excellente première moitié de saison, Thibaut Pinot (FDJ) aborde la 102e édition de la Grande Boucle dans l’habit du plus sérieux rival du "Big 4" (Froome, Contador, Quintana, Nibali). Pour le Franc-comtois, le podium n’était qu’une étape. Il se sait capable de rééditer sa performance et ne manque pas d’arguments pour défendre son nouveau statut.
Article rédigé par franceinfo
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Il arrive sur le Tour avec de meilleures références que l’an passé

Le Tour de France exceptionnel de Thibaut Pinot, l’été dernier, en avait surpris plus d’un. Et pour cause : le grimpeur de la FDJ restait sur une sale expérience en 2013 (abandon au matin de la 16e étape) et avait passé un début de saison "sous le radar", se contentant d’accrocher deux Top 10 sur le Tour du Pays basque (9e) et du Tour de Romandie (10e) sans jamais lever les bras. Il n’a pas profité du même effet de surprise qu’en 2012 (10e du général pour sa première participation à la Grande Boucle), mais personne ne savait vraiment à quoi s’attendre de la part du Français au départ du Tour 2014 à Leeds. Le 4 juillet prochain, à Utrecht, ça ne sera pas la même histoire, car Pinot, depuis trois mois, monte en puissance comme peu d’autres coureurs dans le peloton. Après sa mise en jambe au Pays basque (10e), le protégé de Marc Madiot a terminé Tirreno-Adriatico à la 4e place, devant Alberto Contador, avant de précéder Jean-Christophe Péraud au général de Critérium international (2e). S’en sont surtout suivi deux démonstrations sur le Tour de Romandie et le Tour de Suisse, courses dont Pinot a remporté les deux étapes-reines en solitaire (à Champex-Lac puis à Sölden) pour finalement échouer au pied du podium. A l’approche du Tour, ces deux victoires ont fait un bien fou au moral du Tricolore, lui qui n’avait plus gagné depuis août 2012.

Il sait désormais gérer la pression médiatique

De nature réservée, plus à l’aise avec une canne à pêche dans les mains qu’avec un micro sous le nez, Thibaut Pinot a considérablement grandi depuis l’échec de l’édition 2013. A l’époque, il n’était pas armé pour faire face à l’énorme attente médiatique, qui selon son frère et entraîneur Julien, l’avait "rongé". "Le public, les médias, on apprend à vivre avec, relativise Marc Madiot. Thibaut ce n’est pas sa tasse de thé, mais il a compris et assimilé qu’il était devenu un coureur de premier plan et qu’il fallait faire avec. Pour lui, c’est désormais de plus en plus facile de gérer ces situations". En d’autres termes : il n’aime pas être sollicité, entouré par les caméras et parler de lui, mais parvient, pour assumer son statut, à se faire violence. Et commence même à y prendre goût ? "Un costume, on s’y habitue, philosophe Madiot. Quand on le porte pour la première fois, on a peur de le salir, de le froisser. Mais quand on le porte depuis un certain temps, on vit avec comme s’il s’agissait d’un bleu de chauffe".

Il a progressé dans tous les domaines qui lui faisaient défaut

Idée préconçue numéro un : Thibaut Pinot n’est pas un bon descendeur, et ce depuis sa grosse chute en juniors qui lui avait cassé les deux bras. "J’avais peur de tout quand j’étais petit : peur du vide, peur de la vitesse, peur dans les manèges", avoue-t-il dans le dernier numéro de Pédale. Il y a deux ans encore, incapable de vaincre ses craintes, il avait perdu plus de quatre minutes dans la descente du col de Pailhères ("un cauchemar"). Mais le natif de Mélisey a largement surmonté son appréhension depuis, notamment à coups de stages de pilotage qui, s’ils ne lui donnent pas les ailes nécessaires pour réaliser des numéros comme Romain Bardet récemment dans la descente du col d’Allos, lui permettent de moins traîner à l’arrière, et donc de ne plus perdre de précieuses minutes. 

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