Scénario de rêve pour la FDJ.fr de Thibaut Pinot
Envoyer Jérémy Roy dans la principale échappée du jour (21 coureurs qui ont compté plus de 12 minutes d’avance), laisser Thibaut Pinot dynamiter le groupe maillot jaune dans la montée du Port de Balès dans la roue d’Arnold Jeannesson, puis permettre à Roy de terminer le travail dans la descente finale. La stratégie de la FDJ.fr a été parfaite. Mais a-t-elle seulement été préméditée ?
"Pas du tout, s’amusait Roy après avoir franchi la ligne avec son leader. Je me suis glissé dans l’échappée mais je ne pensais pas qu’on prendrait autant d’avance. Par la suite, quand j’ai su que ça cassait partout derrière et on m’a informé que ça pourrait être utile d’attendre Thibaut (Pinot) dans la descente. J’ai attendu".
"Quel que soit l’endroit où il allait se trouver, on lui avait dit d’arrêter pour aider Thibaut à assurer dans le final, confirme Yvon Madiot. C’est une belle journée". Et comment : en plus de chiper le maillot blanc de meilleur jeune à Romain Bardet, Pinot le remplace sur la troisième marche du podium.
Les deux prochaines étapes, celles que Pinot préfère
"Je suis super heureux pour lui ce soir, ces moments-là, c’est exceptionnel", lâche Roy, qui était pourtant passé à l’attaque au début du col hors-catégorie pour tenter de s’offrir l’étape. "Je ne voulais pas que ça monte tempo, et comme Kwiatkowski était placé, il fallait le tester un peu, explique-t-il. On ne sait jamais, si ça se regarde… mais l’avenir m’a dit que non et au final, j’ai bien fait de l’attendre".
Madiot craignait pourtant cette étape, placée à la sortie d’une journée de repos. En plus, "Thibaut était perturbé par un coup reçu au genou". Finalement, tout s’est bien passé : "L’opération au général est très, très bonne, s’enthousiasme le DS. On avait peur de Van Garderen pour le chrono : on l’a repoussé très loin (à plus de 4 minutes de Pinot, ndlr)". Et la "grosse bagarre" qu’annonce Roy pourrait encore sourire au grimpeur de 24 ans.
"Il a une belle carte à jouer sur les deux prochains jours, assure Madiot. Ce sont les étapes qu’il préfère, il n’aime pas les longues étapes". Et continuera donc de poser quelques offensives. "C’est un homme qui aime attaquer, dès qu’il aura un tout petit d’énergie, il le fera. Ce n’est pas un suiveur, c’est sa façon de courir". Et elle pourrait bien l’emmener vers un fabuleux podium à Paris. "C’est l’objectif maintenant, sourit le directeur sportif. On ne peut plus se cacher".
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