Thibaut Pinot, l’année de raison ?
Le nouveau Pinot est arrivé. Plus décontracté, plus zen, moins enclin à se justifier, le grimpeur jurassien a changé. Est-ce son Tour de France raté qui l’a fait grandir ? A bien y regarder, la vérité est ailleurs. Quelque part entre les mois d’août et septembre. Sur les routes du Tour d’Espagne, Thibaut Pinot a pris du plaisir comme rarement il en avait pris sur un vélo. "C’est vraiment le vélo que j’aime, avec des cols, des montées tous les jours et aucune étape de plaine" lâche-t-il le regard pétillant. Qu’il est loin le Tour de France cauchemardesque et les railleries quand à son incapacité de descendre les cols aussi vite que les meilleurs. Non Thibaut Pinot ne pense plus à ça : il n’a qu’une idée en tête : réussir 2014.
Un programme axé sur les courses à étapes
Un coup d’œil rapide sur le programme de courses de Pinot pour 2014 permet d’en savoir un peu plus sur ses ambitions. Exit les classiques, frotter n’a jamais, et se ne sera surement jamais son fort, place, quasi-exclusive aux courses d’une semaine au moins. Oman, Catalogne, Pays Basque, Romandie, Suisse, France, Espagne, le grimpeur de la FDJ va écumer les cols de l’Europe et d’ailleurs. Dès Oman, il espère être parmi les meilleurs : "J’irai là-bas pour faire quelque chose. Le niveau sera forcément moins important que sur une épreuve Pro Tour donc si je peux gagner une étape ou me mêler au général, je le ferai", détaille-t-il.
Car oui Pinot est ambitieux. Ne lui parlez d’un nombre précis de victoires, non le 7e de la dernière Vuelta veut se frotter aux meilleurs. Ceux qu’ils considèrent, pour le moment, encore supérieur à lui en haute montagne : "Quintana, Froome, Rodriguez et Nibali se détachent. Je pense être dans le groupe juste derrière".
Une confiance nouvelle
Si ses qualités de grimpeurs n’ont jamais été remises en question, sa capacité à se comporter en coureur du haut de panier, notamment en courant à l’avant, a, parfois, pu être remise en doute. Mais, en 2014, Thibaut Pinot espère en avoir terminé avec ça. Son expérience au Trophée Andros lui a donné une nouvelle vision. Il le jure, on ne le reprendra plus à perdre du temps bêtement : "Je retire beaucoup de choses positives de ce que j’ai fais cet automne, ça me servira, c’est sûr".
De confiance, il a aussi été question dans la bouche de Marc Madiot. Quand on lui demande si Thibaut Pinot a retrouvé la confiance de l’encadrement, le manager de la FDJ répond du tac-o-tac : "Mais Thibaut n’a jamais perdu la confiance de l’équipe ! On connaît ses qualités, c’est le leader naturel".
La Planche des Belles Filles dans le viseur
S’il souhaite briller avant juillet et qu’il jure à qui veut l’entendre que le Tour n’est pas son seul objectif de la saison, le 10e de la Grande Boucle en 2010 pense énormément à ça. Petit à petit, il met les ingrédients pour décrocher un Top 5, ou autre chose car Thibaut Pinot ne se ferme à rien : "Il y a encore un point d’interrogation sur ce que je vais faire, les étapes ou le général. Mon rôle se décidera après une semaine sur le Tour". En 2012, cette façon de faire lui avait plutôt bien réussi mais il n’était pas attendu. Aujourd’hui la donne a changé. Mais Thibaut Pinot veut croire en sa bonne étoile. Celle qui lui permettra de lever le bras en haut de la Planche des Belles Filles un certain 14 juillet prochain…
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