Thibaut Pinot va monter sur sa Planche
Christian Prudhomme aime les défis. Ils les imposent aux coureurs et à ses équipes. A chaque édition ses clins d’œil à l’histoire et ses nouveautés. Après avoir remis le Port de Balès sur la route du Tour, fait passer les coureurs dans le col de la Bonette et inventé une arrivée au sommet du Galibier, le patron du Tour a déniché cette montée à la Planche des Belles Filles. Une route connue des cyclistes mais bien trop étroite pour accueillir les grand barnum de la Grande Boucle. Après quelques travaux d’aménagement et un resurfaçage du bitume, le peloton du Tour pouvait enfin tracer sa route dans ce haut lieu des Vosges. Natif de Mélisey en Haute-Saône, Thibaut Pinot n’a pas attendu le passage du Tour pour fréquenter la Planche. Le coureur de la FDJ-Bigmat a même pris un forfait. « J’essaie d’y aller tous les quinze jours, nous raconte-t-il. C’est un peu mes routes d’entraînement. Quand je vais au Ballon d’Alsace, je passe par la Planche. Je connais par cœur. »
"Le grimpeurs vont se régaler"
Pinot connaît même l’histoire de ce nom mystérieux. « C’est un drôle de nom. Au XVIIe siècle, des Vikings terrorisaient la région. Pour éviter de se faire violer, les filles montaient en haut de la planche et préféraient se suicider. » Aujourd’hui, les filles ont disparu du décors. « Des belles filles là-bas ? Non, c’est vraiment perdu, s’amuse Pinot. Il n’y a pas grand monde. Je n’ai jamais vu de fille. » Samedi, elles seront quelques représentantes à applaudir les courageux tout au long des 5,9 km de montée à 8,5 %. A voir ces chiffres impressionnants, les Belles Filles seront le premier juge de paix du Tour 2012. « Le Tour va commencer vraiment samedi pour les grimpeurs. Ils vont se régaler, explique Pinot. Ça va être un sacré final. Ça n’aura pas le temps de se regarder et ça va monter à bloc dès le pied. Pour certains ça va être sauve qui peut jusqu’en haut. »
Des Belles Filles à l'arrivée...
L’avantage du maître des lieux, c’est qu’il en connaît tous les recoins, notamment ceux où la différence se fera. Thibaut Pinot a donc repéré chaque centimètre mais il n’est pas le seul. « C’est une étape cochée mais ça ne sera pas facile de faire un résultat, avance-t-il. Tout le monde croit que je vais gagner là-bas mais faut pas rêver. Je vais prendre du plaisir en essayant de monter avec les meilleurs. Il faudra arriver avec eux pour espérer s’imposer. La victoire se jouera dans le dernier mur aux 400 mètres. Il est vraiment impressionnant. » Si la puissance vient à manquer dans les derniers hectomètres, l’idée que quelques belles filles attendent le vainqueur sur le podium pourrait peut-être faire avancer plus vite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.