Tour de France : Le Tourmalet, obsession de Thibaut Pinot
Thibaut Pinot n’a plus qu’une idée en tête. Grappiller. Seconde après seconde. Profiter des pentes raides des Pyrénées et des Alpes pour refaire son retard. Ce samedi déjà, il a commencé son opération remontée. Sur le contre-la-montre, un exercice qui lui convient moins que les cols enneigés, il s'est montré brillant pour ses standards : 7e, à moins d'une minute de Julian Alaphilippe et de Geraint Thomas. Il attaquera l'étape du Tourmalet avec "seulement" un peu moins de deux minutes sur Thomas. L'étape pyrénéenne n'en est que plus cruciale pour le Franc-Comtois.
Certes, il y a déjà eu une étape de haute-montagne, et le coure r de 29 ans est resté bien au chaud au sein du peloton. Peyresourde et Hourq d'Ancizan étaient deux honorables cols de 1re catégories, grimpés lors de la 1re étape pyrénéenne ce jeudi. Mais les deux cols étaient situés à plus de 40 kilomètres de la ligne d'arrivée : la portion plate était beaucoup trop importante, une attaque aurait été suicidaire. Non, le jour de Pinot, c'est ce samedi.
Le Tourmalet va très bien à Pinot
En 2016, Thibaut Pinot avait dynamité la course dans le Tourmalet. Au pied du col, il avait lancé une banderille fatale à tous ses compagnons, excepté Rafal Majka. Seul le Polonais avait réussi à soutenir le rythme de grimpe soutenu du protégé de Marc Madiot. Il passe le col en tête, et s'il se fait rattraper par le groupe des favoris quelques kilomètres plus tard, il remporte le dossard de la combativité ce jour-là.
Si Pinot brille tant dans le Tourmalet, c'est qu'il s'agit d'un type de col qui lui va comme un gant. "Il aime les cols pyrénéens, explique Philippe Mauduis, directeur sportif de la Groupama-FDJ. En fait il aime tout dès que ça passe 5-6%" Par rapport aux Alpes, les cols des Pyrénées sont plus courts, mais plus raides. Le pur grimpeur qu'est Pinot s'éclate sur ces terrains; et pourrait vouloir le mettre à profit dans l'emblématique col pyrénéen, le plus emprunté de l'histoire du peloton.
"J'espère aller chercher la victoire"
Thibaut Pinot le sait, s'il veut jouer les premiers rôles au général, il ne peut pas attendre la 20e étape. Il devra refaire son retard, et vite. "L'arrivée au sommet du Tourmalet va faire mal, analyse-t-il. Ce sera à la cuisse. J'espère avoir les jambes qui me feront déjà reprendre du temps, et surtout aller chercher une victoire." Mais il n'est pas le seul grimpeur du peloton à apprécier ces pentes raides. Egan Bernal ou Nairo Quintana peuvent, tout comme lui, s'envoler vers le sommet du Tourmalet ce samedi. Sans oublier Geraint Thomas qui, depuis le Tour 2018, fait partie des tout meilleurs grimpeurs, ou encore Julian Alaphilippe, dont on ne sait plus quelles sont les limites. "On en saura vraiment plus samedi au Tourmalet, avait déclaré Pinot ce jeudi. Les Ineos vont imposer leur rythme et on verra si c'est aussi costaud que les autres années" Comme un air de défi.
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