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Thomas Voeckler : "On a roulé comme des tarés"

Même s’il se dit diminué, Thomas Voeckler s’est de nouveau illustré lors de la 16e étape du Tour de France entre Bourg-de-Péage et Gap. L’Alsacien qui pointe à la 42e place du général, à 1h12’27’’ du leader Chris Froome, a fait partie de l’échappée du jour, franchissant la ligne en 10e position, à 1’22 du vainqueur Ruben Plaza Molina. « On a roulé comme des tarés », a-t-il résumé, tout en regrettant de ne pas avoir empoché une cinquième victoire sur la Grande Boucle.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Thomas Voeckler (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Qu’est-ce qui vous a manqué pour aller au bout ?
Thomas Voeckler :
Il m’a manqué les jambes. Avec une arrivée avec un col de 9 kilomètres, je n’ai pas réussi à basculer. J’ai coincé dans le dernier kilomètre. Bien sûr que j’y ai cru. Vu la manière dont on s’est battu pour être devant, avec plus de 20 minutes d’avance… Le coureur qui n’y croit pas, avec toute l’énergie dépensée pour y être, n’a rien à faire dans l’échappée. Je ne suis pas là pour faire des places d’honneur. On n’a pas traîné, mais on n’a pas descendu aussi vite que Sagan. Quand il n’y a pas la gagne en jeu, on prend moins de risque.

Les écarts ont été conséquents…
T.V. :
Aujourd’hui, il y a eu 24 coureurs devant à un moment, mais on a fait 95 kilomètres en 50 secondes les 12 devant et les 12 derrière. Ce n’était pas une étape de transition, on a roulé comme des tarés ! Ils étaient 12 devant, on était 12 dans le contre. On a roulé aussi vite qu’un chrono par équipes, mais sur 95 kilomètres ! L’écart n’a pas été vite creusé. C’était un bras de fer énorme entre les deux groupes, et puis après, le peloton a laissé filer. C’était encore une étape extrêmement difficile.

Ce Tour est-il plus difficile qu’un autre ?
T.V. :
Chaque année, on dit que c’est dur. C’est vrai que chaque jour, ça bagarre. Mais ça fait quelques années déjà que les enjeux sont importants sur le Tour de France. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais, si vous prenez les cinq ou six dernières éditions du Tour, je vous mets au défi de trouver un coureur qui a gagné une étape, et qui n’était pas un coureur de renom. Ce n’est pas de cette année que ça roule autant. Pour une étape qui peut paraître de transition, on est obligé de rouler. On va finir complètement cramé, mais c’est notre métier ! Il faut être devant absolument.

On vous sent très déçu, mais vous répondez présent malgré tout…
T. V. :
Ce qui manque de mon côté, c’est une victoire, parce qu’après, tout paraît plus facile. Je ne suis pas à 100%. Je suis sous antibiotique, je suis diminué. Cette nuit encore, j’ai encore eu de 3h30 à 5h du matin une poussée de fièvre à 38°5. J’ai été obligé de prendre de l’aspirine parce que j’avais vraiment la tête qui tournait. J’arrive néanmoins à être devant car c’est ma deuxième échappée du Tour. Je ne suis pas un porte-parole du peloton, mais, j’aimerais bien que les gens respectent un peu plus ce sport.

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