Tony Gallopin, tout sauf un hasard
Il a 26 ans, fait parti de cette génération française décomplexée qui croque ce qu’on lui donne et plus encore. Professionnel depuis 2010, Tony Gallopin n’est pas du genre à brûler les étapes. Patient, intelligent, déterminé, Tony Gallopin sait d’où il vient, où il est et plus important encore, où il veut aller. Passé professionnel sous les couleurs d’Auber 93 en 2008, il reste deux ans dans sa première équipe avant de passer un palier en rejoignant Cofidis en 2010. Sous la coupe d’Alain Deloeuil, il commence à montrer l’étendue de son talent. Coureur passe-partout, il remporte la Coupe de France en 2011. A partir de là, il change de statut et rejoint son oncle, Alain, au sein de la puissante formation RadioSchack-Nissan (aujourd’hui Trek Factory Racing). Parti trop tôt Gallopin ? Pas du tout. Ce choix de carrière est mûri, réfléchi et va lui permettre de se frotter à ce qui se fait de mieux au niveau mondial. Cancellara, les frères Schleck, Tony Gallopin devient l’équipier de grands leaders. Au contact de Cancellara mais aussi de Johan Bruyneel, "un grand monsieur du cyclisme, qui m'a beaucoup appris sur la tactique" il découvre les classiques du nord. 24e du Tour des Flandres pour sa première participation Gallopin franchi un nouveau cap. La patience toujours, l’ambition aussi.
Coureur patient
Cette capacité à voir loin, à anticiper, à faire preuve de patience, on la retrouve dans la manière dont Tony Gallopin a conquis sont maillot jaune sur ce Tour 2014. De son propre aveu : "C'était dans un coin de [sa] tête depuis plusieurs jours, [il] y pensait depuis l'étape des pavés". Cette étape sur laquelle il avait brillé avant de crever dans le final et devoir attendre son leader Jurgen Van den Broeck. A l’arrivée à Mulhouse, il a confié avoir "parlé de son plan à Marc Sergeant (son directeur sportif chez Lotto-Belisol)". D’abord faire une belle étape sur les pavés, puis limiter la perte de temps lors de la première arrivée au sommet, à Gérardmer, puis se glisser dans l’échappée vers Mulhouse. C’était donc aujourd’hui, dimanche, la dernière étape de son plan. Un plan qui s’est déroulé sans accroc. Bien au chaud dans un groupe de 28 mené par les Europcar, Gallopin a d’abord laissé la formation française faire le travail avant de prendre ses responsabilités dans le final. Aidé par Mickaël Chérel (AG2R-La Mondiale) mais aussi Pierre Rolland (Europcar) et même Fabian Cancellara (Trek Factory), « un grand champion ».
La polyvalence son arme maîtresse
Patience et polyvalence, tels sont les maîtres mots de la carrière de Tony Gallopin. En plus de travailler pour ses leaders, le natif de Dourdan sait prendre sa chance quand il faut. 5e à Sheffield, 18e sur l'étape des pavés, 3e à Nancy. Tony Gallopin est un grand coureur. Un coureur désormais capable de porter le maillot jaune du Tour de France après neuf jours de course, et un passage sur des terrains complètement différents, mais aussi de remporter la Clasica San Sebastian (en aoput 2013) ou encore de terminer 10e de Paris-Nice en mars dernier. Coureur complet, Tony Gallopin n’a que 26 ans. Où peut l’emmener son immense talent ? Lui qui a quitté son ancienne équipe pour recevoir plus de responsabilité, toujours cette histoire de passer les paliers un à un, a déjà réussi son Tour de France. Lundi, il tentera de conserver son maillot jaune sur les terribles pentes de la Planche des Belles Filles. Quel que soit le résultat, Tony Gallopin saura l’accepter. Sereinement. Il sait que son avenir. D’ailleurs, il a sûrement un plan en tête. Comme toujours.
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