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Tour de France 2017 : Fabio Aru sans défense

Fabio Aru a réussi à faire vaciller l'hégémonie Sky en s'emparant du maillot jaune à force d'attaque, à la Planche des Belles Filles et à Peyragudes. Pourtant, le grimpeur italien s'est vite retrouvé dans une situation délicate. Privé de ses deux principaux lieutenants Dario Cataldo et Jakob Fuglsang, il a tenté en vain de lutter pour conserver sa tunique. Chez Astana, on se retrouve un peu démuni pour résister à la concurrence. "Nous, on n'a pas d'équipe mais on a le maillot" affirmait son directeur sportif. Pas pour longtemps.
Article rédigé par franceinfo
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Sentiments mitigés chez les Kazakhs d'Astana. Pour la première fois depuis le début du Tour, le maillot jaune est passé par les épaules d'un coureur qui n'appartient pas au Team Sky, et pourtant les visages étaient plutôt fermés du côté du bus bleu turquoise. Le directeur sportif Dmitri Fofonov résumait samedi matin la situation compliquée de l'équipe de Fabio Aru : « On a des sentiments mitigés, Fabio a le maillot et on est contents mais de l'autre côté on a perdu des forces, on est déçus. »

Privé de lieutenants

La perte de Jakob Fuglsang, vainqueur du Dauphiné, étiqueté leader-bis ou lieutenant de luxe au début du Tour, est difficile à avaler. Tombé avec Dario Cataldo il y a trois jours pendant un ravitaillement, le grimpeur danois a été contraint à l'abandon, incapable de continuer avec un trait de fracture au poignet. Un coup du sort qui reste en travers de la gorge de Fofonov : « On les a perdu dans une chute stupide, sur une zone pas risquée…Toute la préparation foutue en l'air. »

C'est surtout toute la stratégie de l'équipe qui a du être revue, avec une question centrale : comment défendre le maillot jaune sans équipier autour du leader ? Impossible de contrôler la course, de faire rouler un train à la poursuite des échappés. Pour Astana, la solution passe par les alliances, et les circonstances. On a donc vu d'un très bon œil l'attentisme des favoris dans l'étape de vendredi : « On gère la course d'une façon différente de d'habitude. Nous on a le maillot, c'est aux autres d'aller au charbon. » Ils ne l'ont pas fait, au grand dam de Romain Bardet. Et le souriant Fabio Aru a pu conserver, au prix d'efforts importants, sa tunique à Foix.

Leader éphémère

Lui était plutôt serein, sûr de son fait et de sa force. Arrivé sur le Tour sans certitude après une saison escamotée par une blessure qui l'avait privé de Giro, le Sarde de 27 ans a très vite montré qu'il fallait compter sur lui. Et ne pas balayer d'un revers de la main ses références. « Quel autre coureur avait déjà trois podiums de Grand Tour à ses 25 ans ? », interroge son directeur sportif. « Il faut le prendre au sérieux ! »  

Dès Rodez pourtant, toute la difficulté de la mission de l'équipe Astana a éclaté au grand jour. Pris dans une cassure dans le final, l'Italien a concédé 24 précieuses secondes sur Christopher Froome, qui le dépossède donc de son maillot jaune. Quand le leader de la Sky pouvait compter sur ses équipiers dans final piégeux, Aru s'est lui retrouvé isolé. Le champion d'Italie s'est fait surprendre, laissé sans défense par les forfaits de son équipe et les efforts réalisés sur la courte étape de la veille. 

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