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Tour de France 2017 : Il n’a manqué que la victoire pour AG2R-La Mondiale

C’est sur ses terres que l’équipe AG2R-La Mondiale a lancé les grandes manoeuvres. Un plan à tiroirs alors que cette 9e étape devait passer à côté du service course de la formation savoyarde. La tactique a failli payer pour Romain Bardet.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
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Romain Bardet à l'attaque dans la descente du Chat (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Le scénario était quasi parfait. Des hommes devant pour éparpiller les échappés. Derrière, un peloton secoué comme un cocotier. Et la touche finale pour le leader Romain Bardet, chargé de porter l’estocade dans la descente du Mont du Chat. « On ne peut rien reprocher à l’équipe, lance d’emblée Vincent Lavenu en patron presque comblé. Elle a fait tout ce qu’elle pouvait depuis ce matin pour aller glaner cette victoire. Ça a failli mais ça ne l’a pas fait. Ça aurait été tellement merveilleux de gagner à Chambéry sur nos terres. Il a peut-être manqué 5 secondes de plus à Romain (Bardet) en bas au Bourget-du-Lac pour pouvoir maintenir l’écart jusqu’au bout. » Dans son fief, l’équipe savoyarde avait préparé son affaire. Trois cols hors catégories et des descentes tout autant délicates. Lavenu ne voulait pas sacrifier les chances de son leader pour gagner coûte que coûte.

Une tactique payante

L’idée était alors de placer ses pions pour dérouler le tapis à Bardet. Ça a presque trop bien marché. « La Biche, c’est une descente très technique donc on avait décidé de rouler devant, explique Lavenu. Non pas pour faire péter tout le peloton mais pour être à l’abri. Naturellement les écarts se sont faits et des chutes se sont créées. C’était la tactique et ça a servi à se projeter de se projeter à l’avant dans un groupe. Mais aussi derrière à bien se placer pour le Grand Colombier. » A l’avant, Domont, Bakelants et Vuillermoz faisaient le show pour faire exploser la quarantaine de fuyards. Le reste de l’équipe se chargeait de faire la descente du col de la Biche à bloc. Ce coup de force était pour beaucoup dans la chute et l’abandon de Geraint Thomas, premier maillot jaune du Tour et en pleine chasse avec les Sky.

"On a pris nos responsabilités"

"On a pris nos responsabilités"

« On a pris nos responsabilités , savourait Bardet à l’arrivée, l’équipe a bien travaillé et je suis sur le podium (3e à 51’’de Froome). » L’Auvergnat n’avait pourtant pas le sourire des grands jours. Lui aussi avait apporté sa pierre à l’édifice en sortant dans la périlleuse descente du Chat. « C’est comme à la Planche, on est 4-5 du même niveau dans l’ascension, raconte Bardet. Tout le monde était à bloc au sommet alors je me suis mis en dernier pour récupérer. » C’est là que Porte ratait un virage et chutait très sévèrement avec Dan Martin. L’Australien ne s’en relèverait pas. « J’ai eu de la chance car j’ai eu le temps de freiner, reprend Bardet. La descente, c’est une discipline que je maîtrise alors quand j’ai récupéré de mes efforts de la montée, j’ai passé mes rivaux un à un. »

Une vitesse qui saute

Mieux que ça, le deuxième du dernier Tour prenait la poudre d'escampette derrière Warren Barguil, dernier rescapé de l’échappée du jour. Il le déposait très vite. « Je ne pouvais pas me permettre d’attendre Warren, je devais jouer mon va-tout et creuser l’écart dans cette partie qui m’était favorable », lâchait-il. Trop dangereux pour le classement général, Bardet était alors pris en chasse sur les treize kilomètres de plat qui menaient jusqu’à l’arrivée à Chambéry. Il ne résistait pas. « Malheureusement je suis tombé sur deux Astana et un Froome qui ne voulait pas me laisser partir. J’étais pas loin d’aller chercher le maillot jaune à la pédale. Je réessayerai. » Même le sprint ne lui souriait pas, 4e sur la ligne. « Il ne nous manque pas grand chose pour conclure, même dans le sprint avec une vitesse qui saute au moment de lancer. Il y a beaucoup de regrets ce soir. » Des regrets et la confirmation qu’il pouvait remonter à nouveau sur le podium à Paris.

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