Tour de France 2017 : La pression pour Bardet, la découverte pour Latour
A la veille du Grand départ du Tour de France, un contre-la-montre urbain de 14 km dans les rues de Dusseldorf, le champion de France de la discipline semble serein. Certes, les bords du Rhin ne constituent pas un terrain idéal pour Pierre Latour, plus à l’aise quand la route s’élève, mais le coureur d’AG2R a hâte de se présenter au départ : “Sur la première étape, ce sera la première fois que je porterai le maillot de champion de France, donc ça va être spécial, surtout sur le Tour de France.”
Le successeur de Thibaut Pinot sera forcément scruté pour sa première sortie en bleu-blanc-rouge, et plus généralement pour son premier Tour de France. Talentueux, parfois décalé (du genre à donner des prénoms, Brigitte et Bernadette, à ses deux jambes), Latour aura un rôle de lieutenant à assumer sur la suite du parcours, au soutien de Romain Bardet. Mais il attirera une nouvelle fois la lumière le 18 juillet, quand le Tour fera étape chez lui, à Romans-sur-Isère. Sur cette course qu’il “n’appréhende pas particulièrement”, son deuxième grand tour après la Vuelta l’an dernier, l’objectif est clair : apprendre, emmagasiner de l’expérience et surtout, “essayer d'aider au maximum Romain (Bardet)”.
Romain Bardet : "il faudra inventer des choses"
Le leader de l’équipe AG2R a hâte d’en découdre. A la sortie de la présentation des équipes, celui qui s’était invité sur la deuxième marche du podium l’an passé confiait être impatient que la première étape commence : “Le contre-la-montre va lancer mon Tour, les jours qui précèdent sont un petit peu long.” Un comble quand on connaît les difficultés de Romain Bardet sur les contre-la-montre, mais celui qui déambule désormais avec l’étiquette “meilleure chance française” accrochée à son maillot préfère dédramatiser : “il restera encore 20 grosses étapes derrière.” Il s'élancera à 17h47 sur le parcours du contre-la-montre, laissant à son lieutenant le soin de partir à 18h31, une petite minute avant Christopher Froome.
Si le grimpeur de 26 ans risque de perdre du temps sur ses principaux concurrents pour le classement général demain (Richie Porte et Christopher Froome notamment), il préfère se concentrer sur les opportunités que peut offrir le parcours de ce 104e Tour de France. Au programme, peu de contre-la-montre (36km) et peu d’arrivées au sommet. De quoi mettre en confiance Romain Bardet, bon descendeur mais mauvais rouleur : “Le parcours peut provoquer une course un peu différente, l'attentisme risque de ne pas payer et je m'en réjouis, parce que ce n'est pas mon mode de fonctionnement. Les arrivées au sommet sont assez rare donc il faudra inventer des choses.” Après son grand numéro l’an dernier sur la 19e étape, l’Auvergnat a montré à tout le monde de quoi il était capable. Désormais surveillé par ses adversaires, il devra aussi composer avec la pression qui tombe fatalement sur les épaules de la meilleure chance française. Trente-deux ans après la dernière victoire de Bernard Hinault, le fardeau pèse son poids.
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