Tour de France 2018 : Deuxième victoire en deux jours pour Geraint Thomas, en haut de l'Alpe d'Huez
Non, nous n'aurons pas quatre victoires françaises consécutives en haut des mythiques virages de l'Alpe d'Huez. Après Thibaut Pinot (2015), Christophe Riblon (2013) et Pierre Rolland (2011), c'est le patron de cette 105e édition du Tour de France, qui est allé chercher une victoire de prestige. Geraint Thomas (Sky), vainqueur hier au sommet de La Rosière, et qui s'était emparé du maillot jaune dans le même temps, signe un deuxième succès en deux jours, confortant son maillot de leader du général. Avant les grands règlements de compte qui ont eu lieu lors des huit derniers kilomètres de l'ascension finale, un homme s'était d'abord distingué, par son panache et sa détermination à aller chercher un exploit. Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo), 6e du général ce matin à 2'40 du Gallois, s'enfuyait à 73km de l'arrivée, dans le Col de la Croix de Fer, pour se lancer dans un raid solitaire aussi improbable que culotté.
Steven Kruijswijk, le numéro du jour
Tout de suite présent dans l'échappée du jour, formé dans le Col de la Madeleine à 138km de l'arrivée, Steven Kruijswijk a attendu l'avant-dernière difficulté de la journée, le Col de la Croix de Fer (29km à 5,2%, HC), pour lancer son attaque. À la surprise général, le 6e du général n'est pas suivi par les différentes grosses têtes de l'échappée du jour tels que Warren Barguil, Pierre Rolland, Alejandro Valverde ou encore Rafal Majka. Tous sont laissés sur place par le grimpeur néerlandais qui verra alors l'écart monter jusqu'à 6'30 avec le peloton maillot jaune et plus de 4'00 sur ses compagnons fuyards de la journée. C'est seulement dans l'ultime ascension de l'Alpe d'Huez que le coéquipier de Primoz Roglic est repris par les cadors, plus que jamais décidés à aller s'imposer en haut de 21 virages de la station iséroise. Combatif jusqu'au bout, Kruijswijk parvient quand même à intégrer le top 10 de cette 12e étape explosive, à seulement 53 secondes de Geraint Thomas.
Bardet avait faim, Thomas imperturbable
Patient et tout en maîtrise. Le leader gallois du Tour de France n'a jamais paniqué. Geraint Thomas a fait parler son sens du timing et sa puissance dans le sprint final devant Tom Dumoulin (+02''), Romain Bardet (+03''), Chris Froome (+04'') et Mikel Landa (+07''). Dans l'ascension, pourtant, le "probable" leader de la Sky a été bousculé à plusieurs reprises. Déjà par un public particulièrement irrespectueux et même dangereux lorsqu'il frôlait, avec son coéquipier Chris Froome, les milliers de spectateurs venus en masse au bord des routes de l'Alpe d'Huez. L'affaire du quadruple vainqueur du Tour étant dans toutes les têtes.
Sur le vélo, c'est le Français Romain Bardet qui s'est montré le plus offensif parmi les cadors. À moult reprises, le leader d'AG2R La Mondiale, vexé, énervé d'avoir été piégé hier dans la dernière montée vers la Rosière, a tout tenté pour faire craquer les deux chefs de fil de la formation britannique. En vain. Ses tentatives étaient pourtant cinglantes et jamais, lorsque Froome, Dumoulin ou même Thomas, ont répliqué, le coureur tricolore n'a pas faibli. Au final, il efface les doutes quant à sa forme actuelle et compose, avec ces trois-là, le quatuor des costauds, des vrais favoris de cette 105e édition. Mais jusqu'ici, c'est bien la Sky qui semble impériale de maîtrise pour aller chercher un sixième succès sur la Grande Boucle (NDLR : 4 pour Froome, 1 pour Wiggins).
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