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Tour de France 2018 : Froome, favori dans la tourmente

Dans la tempête médiatique en raison de son contrôle au salbutamol lors de la Vuelta 2017, Chris Froome s'avance néanmoins comme le grand favori à sa propre succession sur le Tour de France. Il aura l'occasion de rentrer dans le cercle fermé des quintuples vainqueurs de la Grande Boucle. Mais il devra d'abord se défaire de concurrents coriaces, incarnés par le Français Romain Bardet et le Colombien Nairo Quintana, mais aussi d'un environnement sans doute hostile à sa venue.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
 

" Si le public en France est fantastique, une partie est hostile (à Froome), avec certaines personnes qui le détestent. Nous travaillons avec une équipe de sécurité qui passe du temps avec nous et nous conseille sur la manière d'assurer notre sécurité en course » La phrase vient de Tim Kerrison. Le coach australien de Chris Froome, est monté au créneau pour défendre son coureur après les récentes attaques de Bernard Hinault.


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Le quintuple vainqueur du Tour avait demandé aux coureurs de faire grève et de ne pas prendre le départ du Tour le 7 juillet à Noirmoutier pour protester contre la présence de Chris Froome, qui avait eu un contrôle anormal au salbutamol lors de la dernière Vuelta, qu'il avait remportée. « Le peloton est trop gentil. On en a condamné d'autres, tout le monde était d'accord, et lui, on ne va pas le condamner car on dit qu'il a un contrôle anormal ? Non, ce n'est pas un contrôle anormal. (...) On a condamné Contador pour la même chose, il a pris une suspension, et lui n'aurait rien ? » Le Blaireau n'a pas mâché ses mots.

La Sky encore bien fournie

Ce n'est qu'un échantillon de la suspicion qui entoure Froome et plus généralement la Sky à l'aube du 105e Tour de France. Vainqueur du dernier Giro après avoir tout renversé lors de la 19e étape pour rentrer dans le clan des vainqueurs des trois Grands Tours, le Britannique vise un inédit doublé Giro-Tour jamais réalisé depuis Marco Pantani en 1998.

Accompagné de Geraint Thomas, vainqueur du dernier Critérium du Dauphiné début juin, de Michal Kwiatkowski, vainqueur du Tirreno-Adriatico en mars et récent champion de Pologne sur route, de Gianni Moscon, Wout Poels et peut-être de la pépite colombienne Egan Bernal, lauréat du Tour de l'Avenir 2017, le "supporting cast" - comme disent les Anglais - du Kenyan Blanc est, encore une fois, énorme. Sur tous les terrains, le Team Sky est parée à toutes les attaques que Romain Bardet, Nairo Quintana ou Richie Porte ont prévu pour elle.

Mais c'est peut-être en dehors du terrain justement, que la Team Sky aura le plus d'adversité. Chris Froome avait déjà essuyé un seau d'urine lors du Tour 2015. La foule, parfois supportrice du Team Sky, devrait avoir sa part de détracteurs des Britanniques. De quoi inquiéter les membres de la formation anglaise. « Si ces commentaires incitent à la colère ou au ressentiment envers Chris (Froome), je ne pense pas que ça soit très responsable. Pour assurer la sécurité des coureurs, il faut un traitement juste dans les médias », rajoute Tim Kerrison.

Quoiqu'il en soit, Froome s'avance comme l'immense favori à sa propre succession. Il le sait : malgré les tourments, il peut encore marquer l'histoire. En gagnant une 5e Grande Boucle, il rejoindrait les quintuples vainqueurs Miguel Indurain, Jacques Anquetil, Eddy Merckx et... Bernard Hinault. 

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