Tour de France 2018 : Lilian Calmejane dépose les larmes
Son occitanie natale avait un goût de terre brûlée. Les jambes de Lilian Calmejane auraient voulu tourner plus vite quand le jeu des équipes Astana, Bahraïn et Trek s’est rabattu sur lui dans les faubourgs de Carcassonne. A l’arrivée, ce n’était plus qu’une terre de désolation. En surchauffe, les nerfs ont lâché. Couché sur son guidon, les larmes ont coulé à flot.
Ils sont trop cons
« Je suis désolé », répétait-il sans relâche à Blaise Chauvière, l’attaché de presse de Direct Energie, avant de crier sa rancoeur sur Bauke Mollema et les Trek. « Ils sont trop cons, ils ne savent pas gagner. » A fleur de peau, Calmejane en avait gros sur la patate et plus rien dans les socquettes. « Je n’ai plus de ressources, j’ai tout mis. » Au fil de la journée, tous ses plans sont tombés à l’eau les uns après les autres.
Piégé dans le final
Trop audacieux en quittant ses compagnons d’échappée à 100 km de l’arrivée, il devait une première fois rentrer dans le rang. Dans la descente du Pic de Nore, c’est lui qui aidait les autres équipes, pourtant en surnombre, à revenir sur le Polonais Rafal Majka, déjà triple vainqueur d’étape sur le Tour. Une collaboration qui n’allait pas le protéger d’un coup savamment orchestré par Mollema, Izaguirre et Nielsen une fois le regroupement effectué.
Ils ont joué avec mes nerfs
« C’était un final très tactique, raconte ‘Calmej'. Je ne comprends pas la stratégie de certaines équipes. Il y a un coureur avec qui j’ai eu un différent lors de la 5e étape (Toms Skujins, ndlr). Mollema (son coéquipier) fait troisième, c’est super. C’est une équipe qui roule pour ne pas gagner la course. Ils ont joué avec mes nerfs. J’étais tout seul pourtant j’ai collaboré avec eux pour rentrer sur Majka…»
Ce n'était pas son jour
Coureur au caractère bien trempé prompt à dégainer sur la route comme devant les journalistes, Calmejane ne risque pas d’améliorer sa côte de sympathie au sein du peloton. Il le sait mais aujourd’hui, ça devait être son jour. « A chaud, c’est la détresse qui parle. J’étais sur mes terres et j’avais les jambes pour gagner. Je passe à côté d’une belle occasion qui peut-être ne se reproduira pas dans ma carrière. »
De notre envoyé spécial
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