Tour de France 2018 : Quand le peloton doit aussi lutter contre la chaleur
Entre maillots plus légers que jamais pour évacuer la transpiration, et cryothérapie pour récupérer après l'étape, les coureurs du Tour de France sont dans des conditions optimales pour que leurs organismes s'adaptent à la chaleur de ce début de course.
Les quatre premières étapes en Vendée, Pays de la Loire et en Bretagne se sont déroulés à plus de 30 degrés. Et le petit rafraîchissement breton à 25 degrés n'a été qu'un répit avant le retour des journées chaudes et sèches à l'image de la poussière sur les pavés du Nord dimanche dernier. La suite du programme n'est pas plus clémente pour le peloton avec 31° au départ de Bourg-Saint-Maurice ce jeudi et une possible arrivée à 34° et un temps orageux à Valence vendredi.
0,1% de poids perdu en sueur = 10% de force en moins
Dans ces conditions, les conseils classiques d'hydratation accrue des organismes sont répétés à l'envi par les médecins des différentes formations. "Si un coureur perd 0,1% de son poids --un coureur de 70 kg qui perdrait 700 g-- il perd 10% de force", explique ainsi le médecin nutritionniste de l'équipe française Fortuneo, Jean-Jacques Menuet. Quasiment rédhibitoire aussi bien pour un sprint massif que pour une arrivée en côte.
Depuis le départ du Tour en Vendée, les coureurs de Fortuneo ont donc bu en moyenne deux bidons par heure, contre seulement 1,2 sur le Dauphiné qui s'est déroulé un mois plus tôt en juin, précise-t-il. "Ça impose un certain fonctionnement et une hygiène", souligne le directeur sportif de Cofidis, Cédric Vasseur.
Seul avantage de la chaleur de ce début de Tour, "il fait chaud mais sec, et ça ne nous inquiète pas trop", note Menuet. "Ce qui est plus inquiétant, c'est quand il fait chaud et humide, parce que la sueur ne peut pas s'évaporer. Et la meilleure façon que l'organisme a trouvé pour refroidir la peau, c'est d'évacuer la sueur. Chaud et sec, la sueur s'évacue plus facilement, et le coureur se rafraîchit plus", ajoute-t-il. "Les coureurs se sont dit qu'il a fait chaud, mais c'est resté supportable. Ça permet à nos coureurs de s'affûter un peu plus", estime Vasseur. "Si on peut faire un Tour comme ça, on ne se plaint pas."
Avancées technologiques et préparation adaptée
Il faut dire que depuis plusieurs années, les techniques se sont améliorées, pour mettre les cyclistes dans les conditions optimales pour s'adapter à la chaleur. "Tout a évolué. La qualité des tissus : ils sont plus légers et laissent évacuer la chaleur corporelle. Ils empêchent la chaleur de venir", se réjouit Vasseur, qui précise que la situation était totalement différente du temps où il était coureur dans les années 2000.
"Dès l'arrivée, très souvent on leur fait passer un gilet de cryothérapie pour refroidir assez vite la température. Dans le bus, on a des bottes qui font passer de l'eau froide à 1 ou 2 degrés, pour refroidir les muscles qui ont chauffé", explique le médecin de Fortuneo. Les vestes réfrigérantes ne sont pour le moment utilisées que pendant les échauffements avant des contre-la-montre. "Pendant la compétition non. Ça alourdit un peu, on doit pouvoir dans les années à venir pouvoir utiliser des vestes réfrigérantes que l'on pourrait utiliser pendant la compétition", espère Vasseur.
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Et puis, ces dernières années, les saisons des coureurs débutent pour la plupart en janvier dans les pays du Golfe, où le mercure peut monter jusqu'à 40 degrés. "Les coureurs ont l'habitude de débuter la saison à Oman ou Dubaï, avec des chaleurs importantes. C'est important, parce que ça permet à l'organisme de s'habituer à la chaleur. Si on ne prend la chaleur qu'une seule fois au mois de juillet, c'est foutu", a expliqué Vasseur.
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