Tour de France 2018 : Quintana, tous derrière et lui devant ?
Sur la papier, ça fait rêver. Le deuxième du Tour 2013 et 2015 (Quintana), le 4e du dernier Tour 2017 (Landa) et le 3e du Tour de France 2015 (Valverde). Trois cadors pour contester la domination annoncée de la Sky. Rajoutez-y le vainqueur de Paris-Nice, Marc Soler, et vous avez sans aucun doute l'assemblage de grimpeurs le plus effrayant de ce Tour 2018.
Une question, pourtant primordiale, demeure : qui sera le leader ? Une équipe qui aspire à la victoire finale ne peut courir plusieurs lièvres à la fois. Le Team Sky l'a bien compris. Eusebio Unzue, le manager de Movistar, doit choisir. Faire confiance à Nairo Quintana, trois podiums sur ses quatre participations ? Au leader historique de l'ancienne Caisse d'Epargne, Alejandro Valverde ? Ou tenter de surprendre et choisir Mikel Landa ?
Il pourrait donc y avoir une bataille d'egos dans l'équipe espagnole. En ce sens, la sélection d'Unzue est difficile à lire. "Nous ne pouvons pas oublier la régularité de Nairo (Quintana), il n'y a rien à dire sur la trajectoire qu'a Alejandro (Valverde) et Landa nous donne des motifs d'espoir. Nous avons un plan A, mais aussi un B et un C. C'est un grand avantage », a expliqué Unzue.
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Oui, la Movistar a plusieurs hommes capables de terminer le podium. Mais en a-t-elle un capable de gagner un Tour qui se refuse à elle depuis 10 ans et la victoire de Carlos Sastre en 2008 ? Le plus probable reste certainement Nairo Quintana. Lors de sa première victoire de l'année sur le Tour de Suisse le 15 juin dernier, le Colombien avait attaqué à 28km de l'arrivée, une habitude qu'il semblait avoir perdue depuis plusieurs années.
Landa, fauteur de troubles ?
Car seul un Quintana conquérant et audacieux pourra contrarier Chris Froome. Trop attentiste ces dernières années, il devra attaquer de loin et s'inspirer de Simon Yates sur le dernier Giro pour mettre le Britannique en difficulté. Mikel Landa lui servira-t-il de relais pour éreinter la Sky, ou brouillera-t-il les cartes comme il l'avait fait avec Fabio Aru chez Astana sur le Giro 2015 ?
Avec son caractère bien trempé, Landa va mettre la pression sur Quintana : en cas de méforme, il n'hésitera pas à montrer qu'il se tient prêt à prendre le relais. "J'aimerais jouer la victoire sur le Tour. Mais nous verrons ce que je peux faire en fonction de la course.", ambitionne le Basque. Même s'il connait la valeur du Colombien en haute montagne. "Nairo est un leader né – un des meilleurs grimpeurs au monde – et quelqu'un qui peut faire exploser une course sur des pentes raides."
Quant à Valverde (38 ans tout de même), qui avait chuté lors de la 1ere étape l'année dernière, il est toujours aussi fabuleux sur les classiques et courses d'une semaine (déjà 11 victoires cette année dont 4 courses par étapes) mais marque le pas sur trois semaines.
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Les pavés pour décider ?
C'est peut-être un autre facteur qui va départager les hommes : le parcours. Le plus naturel, finalement. La Movistar redoute logiquement la 9e étape et ses 21,7 km de pavés, peu propices aux petits gabarits de grimpeurs. "Nous devrons survivre aux neuf premiers jours où il faudra éviter les innombrables pièges du parcours. Nous devrons attendre le premier jour de repos pour faire le point."
En 2014, Alberto Contador et Chris Froome avaient du abandonner lors de la dantesque 5e étape des pavés, laissant le champ libre à Vincenzo Nibali, vainqueur cette année-là. "Ce serait phénoménal pour nous de passer cette étape dans une bonne position. Nous sommes trois, nous devons utiliser cet avantage pour jouer la victoire.", espère Quintana. Et si, à nouveau, le parcours faisait lui-même la sélection avant la montagne ?
L'équipe Movistar au Tour de France: Nairo Quintana (COL), Mikel Landa (ESP), Alejandro Valverde (ESP), Andrey Amador (CRC), Daniele Bennati (ITA), Imanol Erviti (ESP), José Joaquin Rojas (ESP), Marc Soler (ESP)
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