Tour de France 2019 : Pinot survolté, Yates prend l'étape
Etait-ce la fête nationale, ou tout simplement l'envie d'aller chercher un deuxième succès d'étape (après la 13e), Thomas de Gendt enclenchait le turbo dès le départ donné depuis Limoux. Le ton était donné pour une journée qui s'annonçait nerveuse, avec une moyenne soutenue d'environ 54 km/h en début de parcours. Les diverses tentatives d'échappée se faisaient systématiquement reprendre, le peloton ne laissant guère plus de 20 secondes d'avance avant d'engloutir les effrontés.
Bardet en quête de confiance
Très offensif, Alexey Lutsenko emmenait dans son sillage un groupe comprenant notamment Romain Bardet, en grande difficulté la veille, mais bien décidé "à se révolter". Les 28 coureurs allaient compter jusqu'à une minute d'avance mais la présence de Nairo Quintana (à 7'19'') incitait le peloton à la prudence. Le Colombien ainsi que Bardet -deux coureurs en quête de rachat- sortaient timidement avant d'être repris. Des contreurs recollaient pour former un groupe de 36 coureurs qui allait compter 2'30 d'avance.
Passé le sprint intermédiaire remporté par Michael Matthews, neuf coureurs dont Tony Gallopin partaient à l'aventure, mais le groupe de 36 coureurs se reformait, comptant jusqu'à 4'10 d'avance sur le groupe maillot jaune à 70 kilomètres de l'arrivée. Cette partie d'échecs se poursuivait dans la montée au Port de Lers (1re catégorie) avec cette fois 14, 8, 13, puis 21 fuyards aux commandes. Et c'était Romain Bardet, soucieux de retrouver ses sensations, qui passait le sommet en premier.
Les Ineos se désagrègent
A 50 kilomètres, l'échappée comptait cinq minutes d'avance et allait débuter au redoutable Mur de Péguère et sa pente à 7,9% de moyenne. Simon Geschke faussait compagnie aux échappés et c'est à ce moment que la formation Deceuninck-Quick Step se décidait à lancer la poursuite. L'ascension du mur n'était pas de tout repos pour les Ineos qui lâchaient prise, les uns après les autres. Thomas ne pouvait plus compter que sur Bernal et Poels… Aucun des leaders ne prenait de points de bonification, le duo Yates-Geschke comptait alors une minute d'avance sur le groupe Bardet-Quintana.
Pendant que Julian Alaphilippe se permettait de changer de lunettes, Yates et Geschke creusaient encore l'écart. A huit kilomètres du but, c'est le Britannique qui plaçait une grosse accélération. Plus en jambes que son compagnon d'échappée, le coureur de l'équipe Mitchelton-Scott sentait qu'une deuxième victoire d'étape lui tendait les bras, trois jours après avoir déjà levé les bras à Bagnères-de-Bigorre. Au même moment, la Jumbo-Visma emmenait le groupe maillot jaune, dans lequel se retrouvait notamment Pinot, Kruijswijk, Thomas ou encore Bernal.
Pinot met tout le monde d'accord
A 6 kilomètres, pendant que Mikel Landa Meana dépassait sans problème Geschke, Pinot attaquait dans cette montée du Prat d'Albis. Cette fois, Alaphilippe ne pouvait pas suivre le protégé de Marc Madiot, tandis que Bernal et Buchmann suivaient tant bien que mal. Survolté, Pinot régalait et laissait Buchmann puis Bernal derrière lui. C'était plus dur pour Alaphilippe qui voyait revenir Thomas. Vainqueur il y a trois jour sà Bagnères-de-Bigorre, Yates pouvait lever les bras et signait son deuxième succès sur la Grande Boucle. Peu après, le Franc-Comtois terminait en deuxième position, juste devant Landa.
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