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Tour de France 2019 - Pourquoi Cofidis ne gagne plus sur le Tour ?

Sans succès depuis 2008 sur le Tour de France, Cofidis est toujours fanny dans cette édition 2019. Les abandons de Nicolas Edet et Christophe Laporte ne vont pas aider la formation nordiste et Cédric Vasseur s'en remet déjà à 2020 tout en espérant une bonne nouvelle d'ici Paris.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

On peut être habitué du Tour de France et pourtant ne plus avoir connu le goût de la victoire depuis onze ans. En 2008, Samuel Dumoulin, à Nantes, et Sylvain Chavanel, à Montluçon, clôturait en beauté une décennie 2000 plutôt généreuse en victoires pour l’équipe Cofidis (9 succès sur le Tour). Depuis ? Plus rien.

Ma première action en arrivant chez Cofidis a été de regarder quel avait été le dernier vainqueur d’étape sur le Tour présent dans notre effectif, c’était David Moncoutié (retraité fin 2012)", nous a expliqué Cédric Vasseur, manager de la formation nordiste depuis 2018. Le manque de personnel est donc criant pour l’ancien coureur professionnel.

  (MARCO BERTORELLO / AFP)

L'argent, le nerf de la guerre

Voici la première raison avancée par Vasseur : sa formation a perdu l’habitude de lever les bras sur le Tour. "Le chemin de la victoire ne s’improvise pas, ça s’appelle l’expérience. Nos coureurs ont besoin d’un coureur qui a déjà gagné sur le Tour, ne serait-ce que pour servir d’exemple, regrette-t-il. Il ne faut pas oublier que Cofidis n’est pas une équipe World Tour, nous sommes Continentale Pro (la deuxième division) depuis plus d’une dizaine d’années. Il faut donc nous comparer à ces équipes-là. A part celle de Jean-René Bernaudeau (Total Direct Energie), très peu de ces équipes ont réussi à gagner sur le Tour".

Nous sommes allés vérifier les dires de Cédric Vasseur : depuis dix ans, trois équipes invitées ont réussi à remporter une étape sur le Tour : Agritubel et Cervélo Test Team en 2009 respectivement grâce à Brice Feillu et Heinrich Haussler mais aussi et surtout les équipes successives de Jean-René Bernaudeau (9 fois). "Les formations World Tour qui brillent, comme Deceuninck-Quick Step, frôlent les 20 millions d’euros de budget, note Vasseur. Nous avons un beau budget pour une équipe continentale pro (11 millions d’euros) mais nous avons plus de difficultés à attirer des coureurs capables de gagner sur la Grande Boucle".

L’erreur Bouhanni

Nacer Bouhanni était censé être ce coureur. En 2015, le sprinteur vosgien, plus en odeur de sainteté auprès de Marc Madiot, avait rejoint Cofidis, moyennant un salaire conséquent. Quatre ans plus tard, le bilan est maigre : deux Tours de France disputés (2015 et 2017) et deux quatrième places pour meilleurs résultats. "Se résoudre à ne briller que sur un terrain, c’est mettre l’équipe en danger", évoque Vasseur sans citer son sprinteur qui quittera l’équipe en fin de saison. 

En misant (très) gros sur Bouhanni, Cofidis s’est fermé d’autres portes. Arrivé en début de saison 2018, Cédric Vasseur a hérité d’un groupe déjà constitué. Aujourd’hui, il estime que le projet de changement de l’équipe Cofidis est à “80%”. Il atteindra les “85%” quand la période des transferts sera officiellement ouverte, le 1er août.

World Tour en 2020

L’équipe Cofidis devrait intégrer le World Tour la saison prochaine, ce qui "donnera plus de visibilité au projet" selon Vasseur. Parmi les arrivées possibles, plusieurs médias ont évoqué Elia Viviani, vainqueur cette année à Nancy. Avec le renfort de l’Italien, Cofidis tiendrait ce coureur qui connaît le chemin de la victoire sur le Tour.

Évidemment Vasseur aimerait ne pas avoir attendre pour 2020 pour voir un Cofidis lever les bras sur le Tour. Avec les abandons de Nicolas Edet et Christophe Laporte, les rouge-et-blancs ont perdu deux belles cartes. Depuis le début du Tour de France, Stéphane Rossetto, Natnael Berhane et Jesus Herrada (3e à Brioude), se sont montrés à l'avant. "Les six coureurs qui restent ont encore plus envie d’aller chercher une victoire", prophétise le manager. Dans le cas contraire, il faudra attendre encore un an. Un de plus.

Avec Thierry Tazé-Bernard

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