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Tour de France 2019 : Un feu d'artifice sans bouquet final

De quoi a-t-on manqué sur ce Tour de France 2019 ? Avec le peu de recul inhérent à un jugement fait le jour de l’arrivée, on aurait tendance à dire de pas grand chose. Sans doute d’un bouquet final à la hauteur du feu d’artifice. Pour le reste, le Tour a enthousiasmé coureurs, suiveurs et spectateurs.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

Le plus beau Tour du XXIe siècle. Jusqu’à preuve du contraire et dans le cas où aucune tête d’affiche n’est rattrapée pas une affaire de dopage, souvenez-vous de l’enthousiasmante Grande Boucle 2003 gâchée par ce que l'on sait sur les coureurs de l'époque, aucune édition ne peut rivaliser avec la 106e. Retournements de situation, bordure, leaders offensifs, défaillances et même aléas météorologiques, tous les ingrédients se sont réunis pour offrir un Tour mémorable.

Souvenez-vous de la ferveur belge. De l’accueil réservé à Eddy Merckx sur le podium de la présentation des coureurs à Bruxelles. Saint Eddy veillait sur le Tour du centenaire du maillot jaune, les auspices étaient bonnes. Et dès le premier jour, Mike Teunissen venait mettre la zizanie dans les pronostics en décrochant le premier maillot jaune. Deux jours plus tard, Julian Alaphilippe débutait son festival.

Épernay, Saint-Etienne, Pau, Tourmalet, Valloire, la liste des faits d’armes du numéro un mondial est aussi imposante que son talent. Il avait annoncé la couleur, il n’a pas déçu et a même été encore plus loin. Il a gagné le maillot jaune, il l’a perdu, de peu. Il l’a gagné à nouveau et l’a surtout défendu comme peu avant lui. Chaque jour, il était les yeux dans les yeux avec les meilleurs coureurs du monde. Parmi eux figurait un autre Français, Thibaut Pinot.

Car si ce Tour a été si enthousiasmant, il le doit beaucoup à ce duo tricolore. Pas de chauvinisme exacerbé ici, juste du bon sens. Ni Kruijswijk ni Buchmann n’ont osé attaquer Ineos, Pinot l’a fait. Mieux, il a fait tanguer le drakkar britannique descendu de son île pour coloniser une fois de plus le Tour de France. Son abandon a marqué un moment important dans la troisième semaine. Il y a eu un avant et un après.

Jeudi matin, Pinot quittait le Tour. Jeudi après-midi, la météo se déchaînait et obligeait l’organisation à amputer, à quelques heures d’intervalle, les 19e et 20e étape d’une bonne partie de leurs difficultés. Comme si les éléments avaient compris. Compris qu’il n’y aurait plus de course. Sans le Français, Egan Bernal n’avait plus d’adversaire.

Il y a cent ans, Henri Desgranges a eu la bonne idée de donner au maillot du leader de son Tour, la couleur jaune. Tant et si bien qu’après trois semaines de course, le soleil reprend toujours sa place. Après la pluie vient le beau temps.

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