Valentin Madouas : "Vivre un départ du Tour de France dans sa ville, c’est un rêve"
À l'heure de prendre le départ de son deuxième Tour de France chez lui, en Bretagne, Valentin Madouas (Groupama-FDJ) se confie.
Pour son deuxième Tour de France (27e en 2020), Valentin Madouas (24 ans) aura droit à un privilège rare : vivre un Grand départ sur ses terres, en Bretagne. Un plaisir sur lequel revient le lieutenant de David Gaudu, tout en évoquant ses ambitions personnelles sur ce Tour de France 2021, mais aussi son ambition de participer aux prochains Jeux olympiques à Tokyo.
Franceinfo sport : Comment jugez-vous votre début de saison avant d'aborder le Tour ?
Valentin Madouas : Pour ne rien vous cacher, je suis un petit peu déçu de ma campagne de classiques. Je n'ai pas eu les résultats escomptés, ni les sensations. Mais j'ai bien récupéré depuis, il fallait passer à autre chose après ce premier bloc de la saison, analyser ce qui n'a pas été. On a essayé de rectifier tout ça, notamment lors du stage à Tenerife. On a repris les bases, le niveau est revenu doucement. Je suis plutôt enthousiaste pour cette deuxième partie de saison.
Quels sont vos objectifs sur cette Grande boucle, votre deuxième ?
J'attends ce Tour avec impatience, déjà parce que le Grand départ est à Brest, dans ma Bretagne natale. J'espère faire un bon Tour. La stratégie est forcément plus diversifiée cette année parce que Arnaud [Démare] vient avec ses lanceurs pour jouer les sprints. Donc on va jouer sur tous les tableaux. Ça va être sympa pour nous, ça va changer les choses. Le but c'est d'aller chercher une victoire d'Arnaud. De mon côté je vais tenter des choses, mais la mission sera d'aider David Gaudu pour le classement général. En dehors de ça, j'aurai ma chance sur certaines étapes, à moi de saisir les opportunités.
Les courses se gagnent en étant à l'attaque, en tentant des coups, ça sera mon rôle de dynamiser les choses sur le Tour. Le fait d'avoir le départ à la maison, où j'ai toujours vécu, c'est forcément quelque chose de particulier, on y pense tous les jours.
Valentin Madouasà franceinfo
Justement, qu'est-ce que ça fait de partir de chez soi cette année ?
C'est une motivation supplémentaire, évidemment. Je ne m'y attendais pas car ça devait être à Copenhague (Danemark) mais ça a été une belle surprise. Très peu de coureurs peuvent vivre un départ du Tour dans leur ville, c'est un rêve. Il y aura forcément beaucoup d'encouragements, de ferveur, surtout après cette rude pandémie. Le public sera présent ça va être une fête avec beaucoup de personnes au bord des routes parce que la Bretagne est une région qui aime particulièrement le vélo. Nous, les quelques bretons au départ du Tour, on aura forcément des supporters qui vont nous pousser. Et si je peux gagner en Bretagne, je ne vais pas me priver…
Ces étapes bretonnes se joueront à la pédale, parce que c'est très bosselé. Je vise plus celles de montagnes dans la suite du Tour, mais je ne mets pas de barrière.
Valentin Madouasà franceinfo
Est-ce que l'étiquette de leader de la nouvelle génération que vous a collée Marc Madiot est dure à porter ?
C'est un statut officieux, pour l'instant je suis un semi-leader de l'équipe. J'ai ma chance sur les courses, ça se passe très bien dans l'équipe, je n'ai pas encore cette pression de leader. L'objectif c'est de progresser année après année. Pour mon premier Tour, j'ai fini 27e. Cette année je veux faire mieux déjà sur les étapes, pourquoi pas en gagner une, puis ensuite au général.
Honnêtement je préfère gagner une étape et finir loin au général. Bon, vu mon début de saison, j'espère que la chance va tourner dans mon sens.
Valentin Madouasà franceinfo
Votre père était cycliste professionnel. Être le fils d'un ancien pro, c'est une aide ou un fardeau ?
Pour moi, c'est plutôt un atout. Grâce à ça, j'ai l'expérience du haut niveau depuis plus longtemps, malgré mon âge. Ca m'a permis de gagner du temps sur la formation et de vite m'adapter au monde pro. Maintenant je suis habitué même si mon entourage me conseille encore beaucoup, ça compte pour moi. Mais pour répondre : c'est une aide, un gain de temps précieux.
Pour finir, un petit mot sur les Jeux olympiques. C'est un objectif pour vous ?
L'objectif c'est d'aller à Tokyo. J'espère être sélectionné, je donnerai le max pour être en forme au Tour puis aux Jeux pour servir le leader, parce que je n'ai pas encore la prétention de pouvoir être un leader de l'équipe de France. En revanche, si je peux être utile pour dynamiser la course, être un bon coéquipier... Je donnerai le maximum pour le collectif si je suis sélectionné, parce c'est une rêve de participer à la course olympique. Il n'y a rien de plus beau que de participer aux Jeux, c'est la compétition ultime pour tous les sports.
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