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Tour de France femmes : les gagnantes toucheront 250 000 euros de prix au total, selon sa directrice Marion Rousse

L'ancienne championne de France de cyclisme présente jeudi 14 octobre le parcours en huit étapes de cette nouvelle épreuve.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marion Rousse, ancienne championne de France de cyclisme, a été nommée à la direction du Tout de France Femmes 2022. Photo d'illustration. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

La directrice du Tour de France femmes a indiqué jeudi 14 octobre sur franceinfo que "250 000 euros de prix au total" seront attribués quand le vainqueur du Tour de France masculin touche à lui seul 500 000 euros. Nommée à la tête de la course, l'ancienne championne Marion Rousse, qui est aussi consultante de France Télévisions, va présenter le parcours de cette épreuve de huit étapes, qui se disputera du 24 au 31 juillet 2022.

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franceinfo : Vous voilà désormais directrice de ce nouveau Tour de France femmes. Est-ce que vous avez hésité, ne serait-ce qu'un instant, à accepter ?

Marion Rousse : Honnêtement, je n'ai pas hésité longtemps. Ça a dû se jouer peut-être en trois secondes. C'est vrai que quand Christian Prudhomme [directeur du Tour de France] m'a contactée, m'a parlé de ce projet de me nommer directrice du Tour de France femmes, moi qui a été cycliste professionnelle, qui a vu l'évolution du cyclisme féminin d'année en année, c'est cohérent maintenant de faire cette course de référence qui manquait dans le calendrier UCI.

"Je suis ravie d'avoir un rôle maintenant important dans le développement du cyclisme féminin."

Marion Rousse

à franceinfo

La course a existé sous une autre forme, entre 1984 et 2009, elle s'est déroulée sous le nom de Grande Boucle féminine internationale. Auriez-vous aimé, dans votre ancienne carrière de championne, disputer ce Tour de France femmes ?

Oui, mais après, je ne suis pas amère. Je ne suis pas du genre à ruminer, à me dire : c'est dommage, j'aurais dû faire du vélo dix années plus tard. Non, c'est comme ça. J'ai connu les courses où on était hébergées dans les lycées et les organisateurs faisaient ce qu'ils pouvaient, malheureusement. Mais le cyclisme féminin a évolué. Il y a de plus en plus d'équipes qui se créent, de courses qui se créent, des médias qui viennent, et donc plus de budgets.

L'an dernier, le maire écologiste de Lyon, Gregory Doucet, avait dénoncé le fait, justement, qu'il n'y avait pas de Tour de France féminin. Il avait parlé d'une ambiance machiste dans le monde du cyclisme. Finalement, la renaissance de ce Tour féminion lui donne presque raison, non ?

Non, pas du tout. Parce que je pense que dans quelques mois on n'en parlera même plus. La médiatisation du cyclisme féminin, ce n'est pas que depuis hier qu'elle existe. On voit les progrès, on voit les avancées. Je pense que c'est quelqu'un, certainement, qui ne regardait pas trop le cyclisme féminin à la télé. Avec ce Tour de France femmes qui va faire son apparition en 2022, on a vu également la part d'ASO [Amaury Sport Organisation] dans le développement du cyclisme féminin. Et pas que depuis cette année. Des courses existent depuis de nombreuses années, à l'image de Liège-Bastogne-Liège, de la Flèche Wallonne, du Tour du Qatar féminin [toutes ces courses, en plus du Tour de France, sont organisées par ASO]. Ce n'est pas quelque chose de nouveau. On doit se réjouir et ne pas parler de polémique.

Il sera diffusé sur France Télévisions comme le Tour de France masculin ?

Oui, il y aura deux heures de direct par jour produit par France Télévisions, évidemment, et retransmis dans plus de 170 pays.

La question qui fâche est celle des primes. Il y a quelques jours se disputait le Paris-Roubaix chez les hommes et les femmes. Le vainqueur a remporté 30 000 euros, la gagnante, 1 500. Est-ce que c'est normal ?

Non, ce n'est pas normal. Mais aujourd'hui, Amaury Sport Organisation a fait le choix de créer une course Paris-Roubaix féminin qui n'existait pas auparavant et qui n'avait pas de sponsor puisqu'elle n'existait pas. Donc, on ne connaissait pas son potentiel en termes de médiatisation, qui a été une réussite puisqu'on a pratiquement fait deux millions d'audience. On espère l'année prochaine que des médias nous rejoignent, qu'on ait des sponsors et que les prix et les grilles de l'Union cycliste internationale évoluent.

Quel sera le montant de la prime sur le Tour de France femmes l'été prochain ?

Ça sera 250 000 euros de prix total. Pour les hommes, c'est 500 000 euros pour la victoire finale. Mais il faut savoir aussi que c'est un Tour de France qui dure trois semaines. Là, ça sera huit étapes donc, on peut comparern avec des courses comme Paris-Nice ou le Critérium du Dauphiné. Et je peux vous dire que c'est plus que sur le Dauphiné actuellement.

L'objectif à terme, c'est que les femmes touchent la même chose que les hommes ?

C'est vraiment une volonté de payer les femmes au même prix que les hommes le plus tôt possible. Déjà, on va faire en sorte que cette première édition du Tour de France femmes soit une réussite. Ça, c'est vraiment notre premier objectif : que d'un point de vue sportif, ça soit très cohérent, qu'on ait du beau spectacle, que les médias s'intéressent, qu'on rentre vraiment dans le cœur des Français, dans les mœurs des Français. Que le cyclisme féminin, ça ne soit plus un étonnement lorsqu'on allume la télé et qu'on voit des filles sur un vélo. Mais bien que ce soit normal. On aura déjà gagné notre pari et tout s'enchaînera derrière très vite.

Il y aura donc huit étapes. Pourquoi seulement une semaine de course ?

Je pense que, déjà, c'est cohérent d'un point de vue sportif. C'est une première édition. On ne veut pas relancer un Tour de France femmes, mais bien le créer. On ne s'interdit pas dans le futur de faire plus d'étapes, mais on a envie, déjà, de s'approprier huit jours d'étapes, que ce soit fait dans les mêmes conditions que les hommes. Parce que honnêtement, pour avoir fait toutes les courses féminines par étapes, il y en a aucune où on est vraiment logées comme les hommes, où on a les mêmes prix, les mêmes audiences, les mêmes médias. C'est notre premier objectif et la suite viendra très vite. Mais on n'a pas de barrières et on a envie d'évoluer et de se perfectionner d'année en année.

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