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Tour de France : Guillaume Martin prend les choses en mains

Troisième de cette 4e étape du Tour 2020 entre Sisteron et Orcières-Merlette, Guillaume Martin (Cofidis) a confirmé son excellente forme. Il y a deux semaines, le coureur français terminait le Critérium du Dauphiné à la troisième place du classement général, la meilleure performance de sa carrière. Habitué à suivre la roue des favoris, il fait désormais partie des acteurs. Forcément de bon augure pour les jours à venir.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Pour les suiveurs de la petite reine, l'attaque de Guillaume Martin ce mardi à 600 mètres de la ligne d'arrivée à Orcières-Merlette n'a rien d'une surprise. Bien au contraire, elle fait office de confirmation pour le coureur de la Cofidis. Car depuis quelques semaines, il a changé d'épaisseur : à l'aise en montagne pour suivre les favoris, il est aujourd'hui devenu l'un d'entre eux. Pour ce premier rendez-vous en altitude sur le Tour 2020, le Français a vendu chèrement sa peau. Sa troisième place du jour - comme sa cinquième au général (à 13 secondes de Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step), ndlr) ne laisse pas de place au doute : il est en grande forme.

Martin dans le top 10 d'une étape du Tour... pour la deuxième fois seulement

Pour mieux prendre conscience de ce qu'est en train de réaliser celui qui a terminé troisième du dernier Critérium du Dauphiné, il faut s'arrêter sur un chiffre. Depuis ses débuts sur le Tour de France en 2017, Martin n'avait terminé qu'une seule fois dans le top 10 d'une étape : c'était à la station des Rousses lors de la 8e étape, en 2017 justement, où il avait terminé à la 3e place après s'être glissé dans la bonne échappée. Une étape remportée à l'époque par un autre coureur tricolore, Lilian Calmejane (Total Direct Énergie).

La prestation d'aujourd'hui prend une toute autre ampleur. Car cette fois, pas échappé, le leader de la Cofidis en montagne a pris les choses en main tout seul pour tester, dans un premier temps, puis mettre à mal les Roglic, Pogacar, Bernal et autres Quintana. Il y a deux semaines, après son immense prestation sur le Critérium, son manager Cédric Vasseur avait pourtant prévenu : “Guillaume est un coureur incroyable avec une belle marge de progression, ce qui peut lui permettre de prétendre rapidement à un podium sur les routes du Tour de France. Je suis persuadé qu'ensemble nous allons l’aider à franchir un cap dans sa carrière”. S'il est encore trop tôt pour se prononcer sur le franchissement de ce cap, le changement de dimension, lui, est indiscutable.

"Le signal qu'il a envoyé, c'est qu'il sera notre leader unique et que l'équipe sera à son service jusqu'à Paris"

"Les jambes étaient bonnes, ça sourira peut-être dans les prochains jours", expliquait le principal intéressé après la ligne d'arrivée. "Après ce confinement, j'ai passé un vrai cap et je le sens. Cocher la case 'être présent sur la première arrivée en montagne du Tour' c'est bien, ça ne présage pas forcément de la suite mais c'est très encourageant (...) Hier c'était une journée difficile avec l'abandon d'Anthony (Pérez), aujourd'hui c'est mieux pour nous. De manière générale, le travail collectif qu'on fait depuis le début du Tour est vraiment remarquable, je tiens à remercier tous mes coéquipiers."

Cédric Vasseur, lui non plus, ne s'enflamme pas encore. Mais les cartes quant au leadership de l'équipe, partagé avec le sprinteur Elia Viviani, sont redistribuées. "Cela fait plusieurs jours qu'on freine Guillaume, il a envie de passer à l'attaque, il se sent bien et on l'a vu sur la montée du col d'Èze. Il voulait suivre toutes les attaques. Il faut aussi courir intelligemment et ne pas se précipiter, être patient. Ça va être un Tour par élimination. Aujourd'hui, je crois qu'il fallait que Guillaume tente quelque chose pour tester ses jambes. Si on se réfère à ses performances des dernières semaines, on est très optimiste mais maintenant le Tour de France est long, plein d'embûches. Il faut rester concentrés. Le signal qu'il a envoyé, c'est qu'il sera notre leader unique et que l'équipe sera à son service jusqu'à Paris." Avec, pourquoi pas sur les Champs, une belle place sur le podium...

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