Tour de France : Jumbo en contrôle, Alaphilippe au rendez-vous, les enseignements de la première étape de montagne
Jumbo-Visma, le contrôle du patron
L'équipe de Primoz Roglic est présentée comme le grand épouvantail de ce Tour de France. Plus qu'Ineos Grenadiers, habituée à monopoliser l'attention et à dicter le tempo du peloton depuis 8 ans. Pour cette première étape de montagne d'importance, avec deux cols à plus de 1500m, l'attitude des uns et des autres était épiée. Et on a vu. Les Jaune et Noir de la formation néerlandaise ont pris les choses en main dans dans le col de Turini, lorsque UAE Team Emirates a lâché la main. Et dans la descente très technique, ils ont accéléré pour revenir sur les échappés, étirer le peloton, et indirectement contraindre un rival pour le podium, Tadej Pogaçar (UAE Team Emirates), victime d'une crevaison, à rouler fort pour revenir. En faisant rouler son puncheur Wout Van Aert dans une étape qui pouvait parfaitement lui convenir, Jumbo a aussi montré quels étaient ses objectifs.
Dans le col d'Eze, entamé à vitesse grand V pour reprendre l'échappée à moins de 50km de l'arrivée, les Ineos Grenadier sont venus se mêler aux premières places, derrière Dries Devenyns (Decenuinck-Quickt-Step), venu imposer un rythme infernal en prévision d'une attaque de Julian Alaphilippe. Avant que les Jumbo ne reprennent les choses en mains à moins de 2km du sommet, avec Robert Gesink pour mener le train. C'est aussi à cela qu'on reconnaît une équipe remplie d'ambitions et qui les assume. Avant la dernière ascension et les ultimes explications, ils étaient 6, pour seulement 4 d'Ineos dont Egan Bernal et Richard Carapaz. Seule ombre au tableau : la chute de Tom Dumoulin, dans l'ultime ascension, après avoir touché la roue d'un autre coureur, qui a désorganisé l'équipe. Ineos a pris le relais pour assurer un rythme sans prendre trop de risques. "Le plan était de finir dans le premier groupe avec Primoz et Tom et nous avons réussi. Nous avons contrôlé toute la journée et nous n'avons rien fait de fou. Donc, à cet égard, la courses s'est bien déroulée", s'est félicité Frans Maassen, directeur sportif de la Jumbo.
Julian Alaphilippe au rendez-vous
Il l'avait annoncé, il a tenu parole. Le final de cette 2e étape collait parfaitement à ses qualités, et Julian Alaphilippe en a profité. Le leader de la formation Decenuninck-Quick-Step a sorti son attaque à 13km de l'arrivée. Seul Marc Hirshi (Sunweb) a réussi à accrocher, tant bien que mal, son sillage. Puis, Adam Yates (Mitchelton) est à son tour revenu avec facilité. Le trio est allé au bout. Dans la descente, le Français a fait le job pour jouer sa carte jusqu'au bout et rêver d'un premier succès cette année, le premier depuis un an (et sa victoire sur le contre-la-montre de Pau sur le Tour), un 5e sur le Tour de France. Il ne l'a pas raté. Quelques semaines après avoir perdu son papa, il ne pouvait cacher son émotion une fois la victoire acquise.
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Le vainqueur du Dauphiné à terre et en déficit de temps
Vainqueur surprise du Critérium du Dauphiné au terme d'une dernière journée totalement folle voici quinze jours, Daniel Felipez Martinez (Education First) a été victime d'une chute lors de la descente du col d'Eze. Le plus mauvais moment pour chuter. Car devant, les Jumbo Visma menaient grand train. Présenté comme un leader de sa formation au même titre que Rigoberto Uran ou Sergio Higuita, le Colombien a été contraint de s'employer pour combler son retard avec un seul équipier. Lors de la deuxième ascension du col des Quatre Chemins, il a lâché prise et perdu 2'36 sur les principaux leaders. Cette journée aura-t-elle plus de conséquences pour lui ?
UAE Team Emirates a défendu le maillot
Maillot jaune surprise à l'issue du sprint chaotique sur la Promenade des Anglais, Alexander Kristoff a fait rouler ses troupes, y compris dans l'ascension du col de la Colmiane puis dans celui de Turini. Jusqu'à ce que le sprinteur norvégien lâche prise, à 5km du sommet de Turini, soit à 90km de l'arrivée. S'il n'avait aucune chance de conserver sa tunique ce dimanche soir, la formation UAE a fait le job. Quitte à faire exploser son sprinteur qui a vu les minutes de retard défiler avant qu'il ne passe le sommet de ce deuxième col de 1re catégorie du jour. Quitte à réduire la garde rapprochée autour de Tadej Pogaçar, le leader prétendant au podium, victime d'une crevaison dans la descente de Turini et seulement entouré par trois hommes.
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La nervosité pas retombée
Au lendemain de l'étape disputée sous la pluie avec bon nombre de chutes, le peloton n'a ps relâché la pression lors de cette 2e étape. Une échappée partie très tôt, le groupe principal qui ne lui a pas laissé prendre trop de temps avant de lâcher prise, le rythme s'est révélé assez élevé dans la chaleur et sous le soleil retrouvé de la région niçoise. Avec 186km au programme, la journée pouvait être fatale aux accidentés de la veille. Hormis la frayeur de début d'étape de David Gaudu, lâché dès les premiers kilomètres mais qui s'est refait la cerise à mesure que ses muscles se sont chauffés, chacun a suivi, à son rythme. Le premier lieutenant de Thibaut Pinot finit néanmoins à 17'45 du vainqueur du jour. "J'ai vraiment eu peur en début d'étape car je ne pouvais plus pédaler sas avoir mal", racontait-il à l'arrivée. Deux autres ténors ont perdu du temps aujourd'hui : Warren Barguil, qui perd 4'25, et Fabio Aru, qui a concédé 2'09.
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