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Tour de France: Mais qu’attend Nairo Quintana pour attaquer Chris Froome ?

A la veille de la première journée de repos, Nairo Quintana s'est une nouvelle fois contenté de suivre Chris Froome. Une facheuse habitude qui remet en doute les ambitions du Colombien sur la Grande Boucle.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Nairo Quintana, comme à son habitude, dans l'ombre de Chris Froome (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

On y a cru, l’espace de quelques heures, on a imaginé que la présence de ses coéquipiers Winner Anacona et de Jesus Herrada à l’avant entre Vielha Val d’Aran et Andorre Arcalis était le signe que Nairo Quintana allait tenter quelque chose pour désarçonner Christopher Froome. Les cols ont passé, le temps aussi, le soleil a brûlé la peau des coureurs puis la grêle l’a martelé, et au sommet de la dernière difficulté du jour, le Colombien n’avait toujours rien fait. En comptant la difficile étape dans le Massif Central, voilà déjà quatre journées en montagne pour le Tour de France 2016 et celui que l’on attend comme le plus dangereux rival de Froome n’a toujours pas mis le nez à la fenêtre, se contentant parfois de suivre, comme ce dimanche à Andorre ou de perdre bêtement du temps comme samedi quand il a laissé partir Froome dans la descente vers Bagnères-de-Luchon. Quatre étapes de montagne disputées sur la Grande Boucle 2016, il en reste cinq à Nairo Quintana pour faire taire ses détracteurs qui voient en lui un coureur attentiste satisfait d’une énième deuxième place sur la plus grande course du monde.

"On pensait que Quintana serait plus offensif

En 2015, Christopher Froome a remporté le Tour facilement, c’est du moins ce que l’on retient. L’écart final avec son plus proche poursuivant, Quintana, était pourtant seulement d’une minute et douze secondes. Soit moins que ce qu’avait repris le grimpeur de poche de la Movistar en attaquant son adversaire dans l’Alpe d’Huez (1’20), à la veille de l’arrivée. On peut imaginer les regrets qui habitaient Quintana sur les Champs voilà un an. Et pourtant, en 2016 le scénario se répète. Consultant pour France Télévisions, Laurent Jalabert estime qu’on ne « sait toujours pas ce qu’il vaut vraiment sur ce Tour de France ». En colère contre lui-même d’avoir lâché la roue de Froome au sommet de Peyresourde samedi, Quintana a semblé ne pas vouloir quitter d’une semelle le Britannique vers Andorre Arcalis. « On pensait que Quintana serait plus offensif » a reconnu Nicolas Portal, directeur sportif de la Sky après l’arrivée au micro de France Televisions. Ils n’étaient pas les seuls.

Sans Contador, pas de panache ?

Encore impressionnante lors de la dixième étape du Tour de France, la Sky s’est même permis d’envoyer Sergio Henao à l’avant dans la montée finale. Las, le Colombien n’a pu faire le trou mais ceci prouve que la formation britannique ne s’est pas sentie en danger à la veille de la première journée de repos. Nairo Quintana pourra se ranger derrière les conditions dantesques – elles l’étaient - mais Dan Martin et dans une moindre mesure Richie Porte ont eux tenté leur chance dans les ultimes kilomètres. Sans leur faire injure, ces deux hommes ne sont pas des grimpeurs de la trempe de Quintana. Le jour de l’abandon d’Alberto Contador, le Colombien devrait peut-être s’inspirer du panache du Pistolero.

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