Tour de France : Pogacar culotté, Dumoulin et Bernal dans le dur... le baromètre des leaders après la 8e étape
• Ils ont été à la hauteur du rendez-vous :
Visiblement échaudé par le temps perdu dans les bordures la veille, Tadej Pogacar (UAE) a été l'homme le plus en vue dans le groupe des favoris. Le Slovène a porté plusieurs attaques avant de s'envoler en solitaire dans le Col de Peyresourde (où il a battu le record de la montée de 45 secondes par rapport à Vinokourov et Mayo en 2003). A l'arrivée, il a repris 40 secondes à la majorité de ses adversaires. 16e au départ de l'étape, il se retrouve 9e à 48 secondes du leader du général, loin d'être battu.
Comme depuis le début du Tour, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) n'a pas montré le moindre signe de faiblesse. Il a contenu tout seul la première attaque de son compatriote avec une facilité déconcertante, mais il n'a ensuite rien tenté et même accepté une période de temporisation, comme s'il ne voulait pas prendre le maillot jaune aussi tôt. Soit l'impression qu'il donne ne reflète pas la réalité de son état de forme, soit il est très très confiant et attend le moment opportun pour se dévoiler.
Nairo Quintana (Arkéa-Samsic) a également rassuré quant à sa forme physique. Le Colombien, heurté par une voiture pendant sa préparation et contraint à l'abandon sur le Dauphiné, n'a pas eu beaucoup de mal pour contenir la première attaque de Pogacar non plus. Il reste 6e au général, à seulement 13 secondes d'Adam Yates. Derrière, Guillaume Martin (Cofidis), Miguel Angel Lopez (Astana), Rigoberto Uran (Education First), voire même Mikel Landa (Bahraïn-McLaren) n'ont jamais été vraiment distancés. Un temps lâché, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a trouvé les ressources pour attaquer dans le final pour prendre 2 secondes à tout ce beau monde.
• Ils n'ont pas rassuré :
Ils n'ont pas perdu de temps face à leurs principaux adversaires, mais ils n'ont pas fait bonne impression. Le maillot jaune Adam Yates (Mitchelton-Scott) et le tenant du titre Egan Bernal (Ineos Grenadiers) ne doivent leur survie qu'à la temporisation acceptée par Roglic et les autres. Le premier a reculé dans la file des coureurs à chacune des attaques portées dans le Col de Peyresourde. Le second était surtout trop esseulé pour un coureur de l'ex-Sky et ce n'est jamais rassurant de voir un tenant du titre autant subir la course.
Alors qu'on disait sa forme sur la pente ascendante, Tom Dumoulin (Jumbo-Visma) est longtemps resté au rupteur, dès l'ascension du Port de Balès, avant d'exploser dans Peyresourde. Le Néerlandais, coéquipier de Roglic, a perdu 2'07 sur le groupe maillot jaune et n'est plus que 15e au classement général. Celui qui a dû observer une très longue convalescence (14 mois sans course) n'est définitivement pas dans la meilleure forme de sa vie.
Emanuel Buchmann (Bora-Hansgrohe), Bauke Mollema (Trek-Segafredo), Enric Mas (Movistar), Richard Carapaz (Ineos Grenadiers) et Esteban Chaves (Mitchelton-Scott) avaient déjà concédé du temps. Ils en ont encore perdu un peu ce samedi. Le mieux classé d'entre eux, Mas, est déjà à 1 minute derrière le maillot jaune. Un écart contraignant mais pas rédhibitoire. En revanche, c'est déjà terminé pour Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), relégué à 18'56 du maillot jaune, et pour Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step), à 11'42 de la tête de la course.
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