Tour de France : Sunweb, la prime à l'offensive
La troisième était la bonne. Après les attaques de Tiesj Benoot et de Marc Hirschi dans le final corsé de la 14e étape à Lyon, Søren Kragh Andersen a profité d'un moment de flottement au sein du peloton pour s'en extirper à un peu plus de trois kilomètres et glaner sa victoire référence en carrière. "C’est vrai que j’étais bien en jambes et quand j’ai vu qu’il y avait un petit moment de relâchement, que les coureurs se regardaient, j’ai dit : 'il faut y aller", réagissait le Danois, à notre micro, suite à sa victoire. Deux jours après la victoire de Marc Hirschi à Sarran, la Team Sunweb est dans une magnifique période.
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Une stratégie peu compréhensible
On n'a pourtant pas tout compris à la stratégie parfois brouillonne de l'équipe allemande. En début d'étape, Cees Bol, le sprinteur attitré de la Sunweb tentait de prendre part à l'échappée, rapidement rejoint par son poisson-pilote Casper Pedersen avant que ces deux-là... se relèvent afin de se laisser reprendre par le peloton. Dans les dix derniers kilomètres, on n'a toujours pas compris quand Marc Hirschi a tenté de rattraper son coéquipier Tiesj Benoot pourtant seul en tête puis de contre-attaquer. Conséquence : les deux hommes étaient engloutis par le peloton avant, donc, l'attaque foudroyante du vainqueur Andersen. Le vainqueur tentait d'expliquer la tactique de son équipe : "Tiesj (Benoot) a lancé la première attaque, c’était le plan et ensuite d’attendre le sprint avec toute l'équipe. J’ai attendu le moment propice. Marc (Hirschi) a lancé une attaque, Alaphilippe a attaqué et c’est là que mon moment est venu. J'ai saisi ma chance."
Même si cette stratégie à plusieurs entrées peut laisser pantois, il ne fait aucun doute que Sunweb est l'une des équipes les plus offensives sur ce Tour de France 2020. Elle a l'avantage d'avoir plusieurs cordes à son arc et autant de cartes à exploiter selon le profil des étapes. Cees Bol est privilégié sur les étapes de sprints, Hirschi dès que la route s'élève un peu et possède ensuite quelques électrons libres artilleurs de la trempe de Benoot ou d'Andersen.
La Sunweb est l'équipe qui cumule le plus de top 3
Le début du Tour s'est pourtant résumé à un échec pour la Sunweb. Certes le prodige suisse Marc Hirschi prenait la deuxième place d'un rien derrière Julian Alaphilippe à Nice lors de la deuxième étape avant d'échouer de nouveau à Laruns (3e) pour la neuvième étape. Mais le train du sprint, pourtant l'un des plus fournis et présents sur les fins d'étapes de plat, n'a jamais su déposer Cees Bol dans un fauteuil. Troisième à Nice pour (1re étape), septième à Sisteron (3e étape) et deuxième à Privas (5e étape), le Néerlandais attend encore de lever les bras.
Mais la victoire acquise par Marc Hirschi à Sarran - Soren Kragh Andersen était déjà 3e - jeudi a semblé libérer son équipe et pourrait appeler d'autres succès. "Quand j’ai vu Marc (Hirschi) gagner, ça m'a donné de la motivation", confirmait Andersen après sa victoire. "On voit qu’il y a une dynamique, une communication qui fonctionne bien. On se parle et on commence vraiment à se développer en tant qu’équipe."
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Les chiffres sont éloquents et confirment l'impression visuelle d'une Sunweb tout feu tout flamme. Avec sept top 3, l'équipe allemande est première dans ce domaine statistique. Avec treize top 10, elle est seulement devancée par Trek-Segafredo (15). Mais voilà, depuis trois jours la Sunweb a converti ses bonnes places en victoire et cela change tout.
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