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Trafic d'enfants : dix Américains arrêtés à Haïti

Des ressortissants américains ont été arrêtés cette nuit à Haïti. Ils auraient tenté de faire sortir 33 enfants du pays sans autorisation. Ils ont été placés en détention, pour "violation présumée des lois haïtiennes sur l'immigration", confirme l'ambassade des Etats-Unis. Une affaire qui évoque celle de l'Arche de Zoé en 2007 entre la France et le Tchad.
Article rédigé par franceinfo
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Sean Lankford, un Américain originaire de l'Idaho, dont la femme
et la fille font partie du groupe de personnes arrêtées, s'est
expliqué auprès de l'Associated Press. Le groupe interpellé serait composé de dix personnes dont cinq membres de la paroisse de la Central Valley Baptist Church de la ville de
Meridian, dans l'Idaho. Les cinq autres font partie d'une autre
paroisse du même Etat.
Elles se rendaient en République Dominicaine, où elles
avaient établi un orphelinat dans l'enceinte d'un hôtel. Selon lui, elles
pensaient être munies des papiers nécessaires.

Leur projet de “mission de sauvetage d'orphelins haïtiens”
figure sur le site internet de l'église de Central Valley. Il s'agit
de “sauver des orphelins abandonnés dans la rue”' pour les
“amener” en République dominicaine, dans la ville de Cabarete,
peut-on lire sur la page d'accueil, où figurent bien également
les noms de Nicole et Corinna Lankford.

Les détails de ce plan prévoyaient même de “rassembler 100
orphelins” en un jour, puis de leur faire passer la frontière le
lendemain, selon le site.
“Les allégations selon lesquelles il s'agirait de trafic
d'enfants sont absolument fausses” selon Sean Lankford.

La mise en garde des humanitaires

La semaine dernière, l'ONG Save the Children
avait attiré l'attention sur le fait que les enlèvements d'enfants
étaient un problème chronique à Haïti, dès avant le séisme. L'UNICEF
avait de son côté renforcé la sécurité dans les lieux qui
recueillent des enfants.

Autre inquiétude, celle des association d'adoptants, qui redoute que cette affaire ne jette le discrédit sur les adoptions en cours.

En attendant, ces enfants "volés" ont été questionnés dans le centre d'accueil qui les a pris en charge, et les plus grands auraient raconté avoir des parents toujours en vie. Certains auraient même donné adresses et numéros de téléphone.

Les autorités haïtiennes, elles, font machine arrière. Dans un premier temps, Haïti avait consenti à accélérer le transfert vers l'étranger d'enfants dont la procédure d'adoption était largement avancée. Mardi, le gouvernement a décidé que les
nouvelles adoptions seraient temporairement suspendues, pour ces
soupçons de corruption et de négligence. Et il est question que le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive signe en personne toute autorisation de départ d'un enfant, pour éviter le
trafic.

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