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Bouhanni-Cofidis, baisse du taux d'intérêt

Imbroglio autour du forfait de Nacer Bouhanni sur Milan-San Remo. Si son équipe avait invoqué mardi une "bronchite aiguë insuffisamment soignée", le sprinteur français réfute cette version ce mercredi dans L'Equipe et explique que ce choix est plutôt sportif. En creux, on comprend que les relations entre Bouhanni, sa formation et son nouveau manager, Cédric Vasseur, ne sont pas au beau fixe.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Et si Nacer Bouhanni vivait sa dernière saison sous le maillot de la Cofidis ? Si la fin de l'hiver est une période très précoce pour tirer des conclusions hâtives sur une saison cycliste, il est évident que le torchon brûle entre le Vosgien et la formation nordiste. Jusqu'ici le bilan de la saison 2018 de Bouhanni, c'est zéro victoire, un abandon à Paris-Nice sur la 6e étape et donc cet imbroglio autour de Milan-San Remo. Pas sûr que Cédric Vasseur, le nouveau manager de Cofidis, imaginait tel scénario au mois de décembre.

"C'est la direction sportive qui a fait ce choix (de ne pas le sélectionner, NDLR). C'est donc de leur ressort, pas du mien", explique Bouhanni ce mercredi dans L'Équipe avant d'expliquer que le médecin lui avait "donné le feu vert" dimanche pour reprendre l'entraînement. A 27 ans le sprinteur, recruté en 2015 avec un salaire très confortable (entre 1,2 et 1,5 millions d'euros), dément la version officielle de sa formation qui parlait hier dans son communiqué d'une "bronchite aiguë" insuffisamment remise. "Lundi soir, Cédric Vasseur m'a appelé pour me dire que je n'étais pas sélectionné, détaille Bouhanni. Ça fait des mois que je me prépare et que je ne pense qu'à Milan-San Remo. Je me connais suffisamment pour savoir que je pouvais avoir quelque chose à faire là-bas". De toute évidence, la direction de l'équipe n'a pas le même avis.

Aucune victoire en World Tour depuis juin 2016 pour Bouhanni

Depuis un peu plus d'un an, Bouhanni n'est plus que l'ombre du sprinteur qu'il a été. Un ancien triple vainqueur d'étape sur le Giro et double vainqueur  sur la Vuelta 2014. Le Spinalien n'a plus gagné en World Tour depuis le Dauphiné... 2016 ! La saison 2017 a été marquée par sa terrible chute au Tour du Yorkshire qui l'a laissé avec une commotion cérébrale. De ce fait, il était arrivé au Tour de France à 70% de ses moyens selon ses propres dires, mais s'était battu pour terminer sa première Grande Boucle. Depuis ? Une victoire d'étape au Tour de l'Ain, une autre au Tour du Poitou Charentes et sur le GP de Fourmies. Zéro pointé en 2018.

Laporte sur le devant de la scène

Quelles sont les solutions aujourd'hui pour Cofidis ? Réagir au risque de braquer complètement Bouhanni ? Le linge sale se lavera sans doute en privé mais cet épisode laissera des traces. Tout au long de la saison, Cofidis a autant de besoin de son sprinteur que l'inverse. Reste qu'à trois jours du premier Monument de l'année, Christophe Laporte, troisième de la première étape de Paris-Nice, est propulsé leader de son équipe. Ça tombe bien. En début de saison, Cédric Vasseur voulait lui donner plus de responsabilités. Il va être servi. Nacer Bouhanni regardera cela, ou non d'ailleurs, depuis son canapé.

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