Ciolek s'offre Milan-San Remo
Dans cette "Classicissima" tronquée –avec l'annulation du Manie, le spectacle a été plus long à démarrer. Les Français (notamment Yoan Offredo, Maxime Bouet et Sylvain Chavanel, finalement 4e) se sont montrés dans le final sans pouvoir concrétiser. Sylvain Chavanel prend d'ailleurs la tête du classement UCI Wolrd Tour devant Porte, Slagter et Nibali.
Zabel a un successeur
Ciolek succède donc à l'Australien Simon Gerrans, victorieux l'année dernière devant Fabian Cancellara et Vincenzo Nibali. L'Allemand, qui prend le relais de son compatriote Erik Zabel, quatre fois lauréat de la classique italienne, a donc devancé devancé le favori, le Slovaque Peter Sagan, dans le petit groupe de six coureurs qui s'est disputé la victoire. Le coureur de l'équipe sud-africaine MTN-Qhueka (2e division) s'offre ainsi la plus belle victoire de sa carrière.
La course, longue initialement de 298 kilomètres, a été disputée en deux parties à cause d'une neutralisation d'environ deux heures, du jamais vu sur la "classicissima" de mémoire de suiveur. La neige tombée en abondance a contraint les organisateurs à arrêter la course à Ovada, au pied de la montée du col du Turchino (535 m d'altitude), devenu infranchissable. Les coureurs ont rejoint à bord de leurs bus d'équipes le littoral de la mer ligure pour les 126,5 derniers kilomètres.
Les six coureurs (Bak Belkov, Fortin, Lastras, Montaguti, Rosa), échappés dans la matinée, sont repartis avec leur avance au moment de l'arrêt d'Ovada, soit 7 min 10 sec. La chasse énergiquement menée par les équipiers de Peter Sagan et de l'Italien Vincenzo Nibali, puis par ceux du Norvégien Edvald Boasson Hagen, a provoqué le regroupement à 30 kilomètres de l'arrivée, avant la Cipressa.
Cancellara et Sagan se sont trop marqués
Le champion du monde, le Belge Philippe Gilbert, a pris les devants dans la descente avant qu'un trio formé de Chavanel, de Stannard et du Russe Eduard Vorganov se dégage pour aborder la dernière difficulté, le Poggio, au seuil des 10 derniers kilomètres, avec 27 secondes d'avance.
L'offensive de Cancellara, contrôlé par Sagan, a condamné l'échappée reprise à l'entrée de Sanremo où le sprint a tourné à l'avantage de Ciolek, en tête dans les 30 derniers mètres. "J'étais dans la roue de Sagan, c'était la meilleure place", a déclaré le coureur de 26 ans, champion du monde espoirs en 2006 mais vainqueur pour la première fois de sa carrière d'une grande classique.
Peter Sagan affichait lui sa déception: "Je suis déçu parce que je suis devant mais je rate mon sprint", a confié le Slovaque, peut-être un peu trop sûr de lui. "J'ai perdu une occasion. Quand Chavanel a produit son effort dans le sprint, j'ai anticipé car je sais qu'il va vite. Ciolek m'a surpris. Les autres équipes ont couru en fonction de nous. La rivalité avec Cancellara ? Non, ça n'explique pas le résultat. J'ai commis une erreur dans le sprint. Je suis parti trop tôt. Si j'attends un peu plus, vingt mètres, je gagne... C'est dommage d'avoir eu ces conditions. La course ne s'est pas faite sur 300 kilomètres."
Fabian Cancellara, de son côté, faisait contre mauvaise fortune, bon coeur: "Après l'arrivée, j'étais en colère car je cours pour la victoire et je n'ai pas gagné. Puis, je me suis repris. Tous ceux qui ont couru ce Milan-Sanremo l'ont gagné. La neige, le froid... on ne peut pas croire tout ce que l'on a rencontré. Avant le ravitaillement, je n'y croyais pas tellement j'avais froid. Et, à la fin, j'étais là. Je suis prêt pour les classiques."
Vidéo: Ciolek s'impose en bravant la neige et la pluie
Classement de la course
1. Gerald Ciolek (GER/MTN-Qhubeka), les 245 km en 5 h 37:20. (moyenne: 43,754 km/h)
2. Peter Sagan (SVK/CAN) m.t.
3. Fabian Cancellara (SUI/RSH) m.t.
4. Sylvain Chavanel (FRA/OPQ) m.t.
5. Luca Paolini (ITA/KAT) m.t.
6. Ian Stannard (GBR/SKY) m.t.
7. Taylor Phinney (USA/BMC) m.t.
8. Alexander Kristoff (NOR/KAT) à 14.
9. Mark Cavendish (GBR/OPQ) 14.
10. Bernhard Eisel (AUT/SKY) 14.
11. Francisco Ventoso (ESP/MOV) 14.
12. Sonny Colbrelli (ITA/BAR) 14.
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