Costa: "Pas effrayé par l'arc-en-ciel"
Ce maillot arc-en-ciel fait-il de vous un coureur différent ?
Rui Costa: "A certains moments oui, à d'autres non... Cela fait deux semaines que je suis en arc-en-ciel et, sincèrement, je suis toujours sur mon nuage. J'ai toujours du mal à y croire. Devenir champion du monde, c'était un rêve et c'était tellement improbable que ça se réalise... Quand je me lève le matin, je suis un gars normal. Mais dès que je mets un pied dehors avec ce maillot, ici en Chine, on m'arrête tous les cinq mètres pour une photo. Mais ça ne change pas ma façon d'être et, une fois en course, je suis un coureur normal."
A quel âge avez-vous débuté la compétition et d'où vous viens ce rêve "arc-en-ciel" ?
RC: "J'ai débuté le vélo à douze ans. Et franchement, à ce moment-là, je ne pensais même pas devenir pro. Bien sûr, comme tous les gamins qui font du vélo, je me mettais parfois dans la peau d'un champion. Mais de là à imaginer le devenir... Il n'y avait pas de coureur dans ma famille. Personne n'avait le vélo dans le sang. On regardait simplement quelques courses à la télévision. Et, petit, je n'avais pas vraiment d'idole. Le premier souvenir que j'ai d'un championnat du monde à la TV, c'est le sacre (du Suisse) Oscar Camenzind" (en 1998, Rui Costa avait douze ans).
Cette saison, votre prédécesseur Philippe Gilbert n'a gagné qu'une course. Redoutez-vous que ce maillot arc-en-ciel soit lourd à porter, comme c'est souvent le cas ?
RC: "Non. Ce maillot ne va pas changer ma façon d'appréhender les courses. Je suis un coureur offensif. Je continuerai à rouler comme je le faisais avant."
Un de vos autres rêves serait de gagner le Tour de France où vous avez remporté deux étapes cette année. C'est exact ?
RC: "J'aimerais participer au Tour dans l'optique du général, oui. Pour voir de quoi je suis capable. Pas pour la gagne... Pour gagner le Tour, chacun sait qu'il faut un programme et une préparation spécifique avec des stages en altitude, des courses comme le Dauphiné. L'an prochain, je ne pense pas changer beaucoup mon programme de ces dernières saisons qui n'était pas centré sur la Grande Boucle. Je crois qu'en 2014 mon programme sera quasi identique à celui de 2013 avec des objectifs sur les classiques comme Liège par exemple."
Votre progression a été fulgurante cette année. A 27 ans, êtes-vous arrivé au sommet de vos possibilités ou pensez-vous pouvoir encore vous améliorer ?
RC: "C'est difficile à dire. Je crois que cette saison j'ai peut-être déjà atteint le maximum de mon potentiel avec mon succès au Tour de Suisse, les deux étapes du Tour et le titre mondial. C'est plus qu'espéré. La seule façon de savoir si je peux faire mieux c'est de continuer à travailler, à donner le meilleur. Puis on verra..."
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