Milan – Sanremo : Alaphilippe – Démare – Bouhanni sur le gril
• Julian Alaphilippe, le favori
Si Marseillaise il y a samedi sur la via Roma, son refrain pourrait être entonné par Julian Alaphilippe. Sur la lancée de son épatante année 2018, le puncheur de Deceuninck-Quick Step connaît la chanson avec ses 6 victoires engrangées cette saison. En Italie, sa cote est montée en flèche. Vainqueur magistral de la Strade Bianche à sa première participation puis auteur d’un doublé sur Tirreno-Adriatico (2e et 6e étape), Alaphilippe n’est pas loin de la prophétie de Paolo Bettini qui lui prédisait un triplé Strade Bianche-Tirreno-Milan Sanremo. Entre les deux mers, il n’a gagné « que » deux étapes mais il arrive en Lombardie au sommet de sa forme. Seule limite à sa domination, la distance. Alaphilippe manque parfois de fraîcheur sur les très longues distances. Milan – Sanremo, c’est 291 kilomètres et plus de sept heures de vélo.
• Arnaud Démare, l’outsider
En 2016, quand Arnaud Démare se présente au départ de la Primavera, il est loin de s’imaginer en vainqueur. Trop jeune, trop inexpérimenté, trop de doutes. Sans véritable pression, il accroche le bon wagon et s’impose au sprint. « Un déclic » dans sa carrière. Trois ans plus tard, le sprinteur de Groupama-FDJ compte toujours parmi les favoris malgré un début de saison en pente douce. Démare n’a pas encore gagné mais il s’estime sur la bonne voie, surtout après Paris-Nice qu’il a terminé en 70e position. L’important était d’aller au bout à défaut de lever les bras. Ce n’était pas loin dans le sprint de Brignoles où il a été battu sur le fil par Sam Bennett. « C’est de bon augure pour Sanremo », disait-il après l’arrivée, autant pour effacer sa déception que pour se rassurer. On verra samedi si ça suffit pour jouer la gagne. L’an passé, il avait terminé 3e derrière Nibali et Ewan.
• Nacer Bouhanni, le joker
S’il y en a bien qui ne pense qu’à ça, c’est lui. 4e en 2016, Nacer Bouhanni a certainement laissé passer sa chance cette année-là. La faute à un problème mécanique dans le sprint final. Depuis, le Vosgien court après le temps et la forme. Samedi, ça fera 204 jours qu’il n’a plus levé les bras. De quoi remettre une pièce dans la machine à broyer du noir. Pour ne rien arranger dans sa relation tumultueuse avec Cofidis, Bouhanni n’a pas préparé au mieux son grand rendez-vous du printemps. Mis hors course de Tirreno-Adriatico après avoir fini la première étape hors-délai (un contre-la-montre par équipes de 21 km) et auteur de 200 bornes sans relief mercredi sur Nokere Koerse, le sprinteur avance dans le flou le plus complet. Pour mieux surprendre ses adversaires ? Pas sûr.
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