Paris-Roubaix : La FDJ change de stratégie
Frédéric Guesdon ne rechigne jamais à raconter son succès inattendu de 1997 sur la plus belle des classiques. « Ca reste ma plus belle émotion de coureur », dit-il volontiers. « J’espère que ça ne va pas tarder pour connaître mon successeur. Enfin, s’ils attendent un an, ça ne me dérange pas, ça fera un chiffre rond : 20 ans », sourit-il.
Guesdon : "Les Bretons ont leur chance"
Quand on lui demande les raisons des échecs répétés de ses compatriotes alors que la France avait pu compter six victoires entre 1981 et 1997 (Hinault, Madiot et Duclos-Lassale à deux reprises, Guesdon), le directeur sportif de FDJ accepte l’idée du trou générationnel mais relativise : « Il y a quand même eu des podiums et des bons classements entre ma victoire et maintenant. Turgot a fait 2e, Damien Gaudin a fait top 10. Après, on sait que c’est difficile pour les Français mais Boonen et Cancellara ont gagné sept fois à eux deux donc ça prend de la place ».
« Les Bretons ont leur chance », souligne tout de même l’enfant de Saint-Méen-le-Grand (35). « On en a deux parmi les huit : Johan Le Bon et Olivier le Gac. Si on les a alignés au départ, c’est qu’on croit en eux. Olivier est peut-être encore un peu jeune mais on ne sait jamais. Les circonstances de course peuvent faire qu’il se retrouve devant », espère-t-il.
Johan Le Bon : "Toute l’équipe marche bien"
« Je me sens bien, après on va voir comment ça va se passer », explique Johan Le Bon (25 ans). « C'est vrai qu'on a perdu Arnaud sur chute la semaine dernière mais on est une équipe en forme, on est motivés », prévient-il. « Pour l'instant c'est vrai que je réalise un bon début de saison, même si je suis un peu déçu par ma campagne flandrienne. J'ai eu beaucoup de difficultés à frotter cette année sur les classiques, j'espère que ça ira mieux ce dimanche ».
Et le natif de Lannion de poursuivre : « On ne s'est pas encore décidés quant à la stratégie, on va voir. On a Ladagnous qui aime bien ce genre de courses, mais comme je le disais, toute l'équipe marche bien. Forcément d'avoir (Marc) Madiot et (Frédéric) Guesdon, deux anciens vainqueurs dans le staff, ça met un peu de pression. Mais c'est mon troisième Roubaix. On y pense à chaque fois un peu, mais on va donner le meilleur de nous même et essayer de faire un bon truc ».
Olivier Le Gac : "Madiot et Guesdon savent comment aborder la course"
L’autre Breton de la FDJ, le jeune Olivier Le Gac (22 ans), se montre plutôt optimiste : « Les premières flandriennes que j'ai faites se sont bien passées. La reconnaissance du parcours aussi, y a plus qu'à croiser les doigts pour la course ! On verra bien », argumente le Brestois. Ce n'est pas une pression, c'est plutôt une chance. Ils (Madiot et Guesdon) savent comment aborder la course, ce sont des exemples pour nous. Ils ont de l'expérience et c'est toujours un plus ».
Marc Madiot : "Il faut se conditionner pour ces événements-là"
Très décontracté lords du point presse, Marc Madiot a livré les clefs d’un bon Paris-Roubaix : « Il n’y a pas de peur à avoir, il faut juste rester concentré », a lancé le Mayennais. « Il faut surtout savoir pourquoi on est là. Si on ne se met pas dans le match (sic), on a vite des désillusions. C’est un match contre le parcours et aussi soi-même. Il faut se conditionner pour croire à ces événements-là ».
Le plaisir n’en est alors que plus grand. « Quand on réussit sa course, il y a une vraie fierté, individuelle et collective », enchaîne le lauréat des éditions 1985 et 1991. « Chez nous, une quarantaine de personnes sont sur le terrain ce dimanche. On ne regarde pas à la dépense sur le nombre de voitures destinées à dépanner les coureurs en cas de problème. Tout le monde s’investit, du mécano à la secrétaire, de l’intendant au directeur financier ».
« Il faut une équipe où il y a de l’envie », poursuit Madiot. « On essaye de trouver des garçons qui ont envie de vivre une aventure, une journée particulière dans leur saison et même dans leur vie de coureur cycliste. Parfois ça fait des belles révélations », lâche-t-il sourire en coin. Le boss de l’équipe tricolore minimise même le terme Enfer du Nord. « C’est l’enfer parce que c’est un parcours spécial, conclut-il. « Le lendemain de la course, on a des courbatures un peu partout. On a mal aux bras, aux jambes. Le corps est vermoulu. Mais c’est un enfer qui peut de temps à autre se transformer en paradis. Le pire est d’abandonner, d’être hors-course ou de finir à l’hôpital. Le résultat compte pour beaucoup dans la récupération ».
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