Turgot et Gaudin, les francs-tireurs d’Europcar
Si Thomas Voeckler a rapidement su qu’il ne postulerait jamais à la victoire dans Paris-Roubaix, certains de ses coéquipiers avouent sans détour leur amour pour l’Enfer du Nord. Sébastien Turgot et Damien Gaudin sont faits du même bois que Marc Madiot, Gilbert Duclos-Lassalle ou Frédéric Guesdon, pour ne parler que des trois derniers lauréats tricolores.
Turgot : "Objectif podium"
Le Nantais se souvient très bien de sa performance de 2012 où il avait pris une superbe 2e place derrière Tom Boonen. "J’avais fait la course, j’avais provoqué aussi. J’avais beaucoup attaqué. Ce n’était pas un hasard que je sois là l’an dernier. J’étais présent et c’était bien", dit-il sans forfanterie. "L’objectif, c’est le podium encore une fois. Après, si je peux essayer de gagner… ", consent-il à dire dans un demi-sourire qui en dit long sur son appétit vorace.
Interrogé sur un éventuel successeur à Frédéric Guesdon, victorieux en 1997, le leader de la formation Europcar reste toutefois prudent. "C’est compliqué, c’est quand même difficile", explique-t-il. "Si on est là, c’est pour gagner et on va tout faire pour, mais ça dépend beaucoup du déroulement de la course". Et de poursuivre, motivé comme jamais : "J’espère qu’un Français va gagner Paris-Roubaix. On est plusieurs Français à être forts. Je sais que je suis l’un des meilleurs Français dans les classiques mais il y a plein de circonstances qui font que ça marche ou pas ce jour-là"
Turgot : "Il faut anticiper"
"On évolue, on grandit, on murit. On prend de la caisse aussi. Il faut faire des résultats maintenant", confie-t-il encore. Arrive alors la question : comment battre Cancellara ? "Il faut anticiper, personne n’est capable de le suivre sur les secteurs pavés".
"Il n’y a qu’un grand favori et plein d’outsiders donc c’est une course très ouverte", renchérit Damien Gaudin. "Ca risque d’être une course un peu bizarre. Je ne vois pas beaucoup de monde pour attendre Cancellara. Il est un peu au dessus de tout le monde en ce moment. Si on attend son accélération, personne ne pourra vraiment suivre".
Gaudin : "Une course de mouvements"
"Ca va vraisemblablement faire une course de mouvements", poursuit le protégé de Jean-René Bernaudeau. "Tant mieux pour nous, on a une équipe pour ça. Ca devrait nous avantager. Il y a deux ans, il était ultra favori avec Boonen et c’est un outsider qui avait gagné (Johan Vansumerren, NDLR). J’espère qu’on pourra en profiter cette fois aussi". Le tout dit avec l’assurance d’un vieux briscard.
"Je pense vraiment qu’il peut y avoir une belle surprise côté français parce qu’on arrive à être dans le haut des classements depuis quelques temps", prévient le vainqueur de Cholet-Pays de Loire et du prologue de Paris-Nice. "J’ai gagné en début d’année, ça m’a donné de la confiance. C’est la meilleure forme que j’ai depuis que je suis pro. Si tout se passe bien, il y a moyen. La semaine dernière, Ladagnous et Turgot étaient dans les dix premiers du Tour des Flandres. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas vu cela. En plus, on tente, on va de l’avant. Parfois, ça paye".
Gaudin : "Je serai sans complexe"
"Personnellement, je serai sans complexe, conclut-il. "C’est la première fois que je vais arriver sur Paris-Roubaix en forme. C’est une course qui me plait beaucoup. Même quand je ne suis pas en forme, elle m’a réussi donc pourquoi ne pas envisager quelque chose ?
Après avoir triomphé sur Paris-Roubaix Espoirs en 2007, le rouleur des Mauges espère confirmer au niveau supérieur. "C’est un de mes meilleurs souvenirs sportifs. J’y repense souvent, j’ai envie de revivre ça. Je pars pour gagner mais on verra comment le scenario de la course se passe. Si Cancellara ne gagne pas, il faudra qu’on soir sur le podium et qu’on joue la gagne". C’est dit.
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