Warren Barguil sort du bois en 2015
« Quand on veut quelque chose, il faut savoir le faire par soi-même ». A 23 ans, Warren Barguil n’attend rien, de personne. Sa carrière prometteuse, c’est à lui d’en faire une carrière réussie. Il en a conscience. Tout en se sachant attendu, le Breton assure qu’il reste droit dans ses bottes : « Je n’ai pas changé ma préparation parce que je suis attendu. Je ne suis pas quelqu’un qui réagit à la pression ». Rien n'est différent, vraiment ? « Si, il y a une chose que j’ai changé : je bosse spécifiquement en contre-la-montre. C’est un défaut, je dois le corriger si je veux passer un palier ». Sur le contre-la-montre de la Vuelta 2014, Barguil avait concédé 3'27 à Tony Martin vainqueur du jour. Peut mieux faire.
Un top 5 sur les classiques
Une chose a changé donc. Car Warren Barguil ne peut plus, ne sera plus, ce coureur qui évolue sous les radars. Depuis deux ans, il a profité de l’éclosion des Pinot, Bardet, Démare ou Bouhanni pour grandir tranquillement. Sans doute parce qu’il évolue dans une équipe étrangère. Sans doute aussi car ses meilleurs résultats ont été obtenus hors des routes françaises. Après sa victoire au Tour de l’Avenir 2012, il s’impose par deux fois sur la Vuelta 2013 avant de réussir une année 2014 solide avec une 8e place en septembre dernier donc mais aussi une 9e sur le Tour de Catalogne. « Passer un palier », qu’entend-il par là ? « Je sais ce que je vaux ». Mais encore ? « Ma saison va s’organiser autour de deux objectifs principaux : les Ardennaises puis le Tour de France ». Le parcours classique d’un coureur aux qualités de puncheur-grimpeur affirmées. L’année dernière, Barguil avait pris la 29e place de Liège-Bastogne-Liège et la 23e de la Flèche Wallonne. Pas mal mais pas suffisant pour le coureur de 23 ans. « Je vise un Top 5. La victoire est un objectif à moyen terme. J’ai bien conscience qu’il faut de l’expérience mais je sais aussi que j’ai les qualités pour ça ». On l’aura compris, il n’a peur de rien ni de personne.
Sur la dernière Vuelta, Barguil a impressionné par ses qualités de grimpeur. Au contact des meilleurs, il a plusieurs fois tenté de partir mais à chaque fois les leaders ont réagi, Alberto Contador en tête. Le vainqueur du Tour d’Espagne a le plus grand respect pour son cadet, en qui il voit un futur (très) grand. Encore une fois, ce nouveau statut ne va rien changer à l’attitude de celui qui découvrira le Tour en 2015 : « Je n’ai pas changé mon calendrier pour affronter ou éviter tel ou tel coureur ». Un discours intéressant quand on sait que d’autres estiment qu’il faut affronter sans cesse les plus grands du peloton pour se faire à leur présence. Barguil nuance : « De toute façon, avant les classiques, on fait les mêmes courses ».
« Kittel ? Une pression en moins pour moi »
Et le Tour de France dans tout ça ? S’il est son second objectif de la saison, Warren Barguil sait qu’il a encore tout à prouver sur les routes françaises. Peut-être plus que dans sa propre équipe : « Chez Giant, nous avons Marcel (Kittel) et John (Degenkolb) qui sont des machines à gagner. C’est agréable pour nous. Nous avons moins la pression du résultat ». Pas besoin de lui demander si la présence de ces sprinteurs peuvent lui faire de l’ombre, il amène lui-même le sujet et écarte l’hypothèse d’un revers de la main : « Oui j’aurai moins d’équipiers à mes côtés. Mais, qu’est-ce qui est le mieux en première semaine : Avoir des grimpeurs ou une équipe qui défend un maillot jaune, qui sait nous placer et éviter les bordures ? ». Limpide.
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