Un Tour sous le joug anglo-saxon ?
Cadel Evans, la sagesse du tenant
L'Australien, vainqueur sortant, part favori à sa succession. Il aura à ses côtés cinq des coéquipiers qui l'ont épaulé l'an passé plus le grand espoir américain Tejay Van Garderen. "Nous avons un seul objectif: défendre le titre de Cadel et l'amener sur le podium à Paris", a déclaré John Lelangue, responsable sportif de la formation américaine. "Je sais maintenant que je peux gagner et mon parcours cette année est presque identique à ce que j'avais fait l'année dernière", a estimé pour sa part Evans (35 ans). Il compte le même nombre de succès (trois) que l'an passé mais ses victoires sont moins prestigieuses que celles acquises l'an passé dans des courses du calendrier mondial (étape et classement général de Tirreno-Adriatico, Tour de Romandie).
L'Aussie a acquis une assurance qui se traduit par une sérénité supplémentaire, à entendre son entourage de l'équipe BMC. Sur le terrain, il se montre opportuniste, prêt à saisir toutes les ouvertures comme il a su le faire dans le final de la première étape du Critérium du Dauphiné. Deux fois 2e (en 2007 et 2008), le natif de Katherine figure également parmi les spécialistes du chrono ce qui va compter cette année avec plus de 100 km contre-la-montre répertoriés. Evans sait surtout qu'un Tour, c'est très long: "La troisième semaine sera très importante. Il faudra davantage d'énergie à ce moment-là, avec les JO aussitôt après." La solution, peut-être, pour devenir le deuxième vainqueur le plus âgé de l'histoire du Tour, 90 ans après le succès du Belge Firmin Lambot (36 ans en 1922).
Bradley Wiggins, l'orgueil du prétendant
Le Britannique a accompli un parcours quasi sans-faute en 2012 au long des courses qui figuraient à son programme d'avant-Tour. Hormis le Tour de Catalogne, qu'il a abandonné fin mars, le Londonien a répondu présent à tous les rendez-vous intermédiaires qu'il s'était fixés. Wiggins a dominé les trois courses par étapes majeures dans lesquelles il s'est aligné, Paris-Nice en mars, le Tour de Romandie fin avril, le Critérium du Dauphiné début juin. En bâtissant à chaque fois son succès dans l'exercice du contre-la-montre, sa spécialité d'origine. Une bonne répétition avant les chronos du Tour. Fait notable, l'Anglais de 32 ans n'a disputé cette saison que des courses par étapes. Il a renoncé à toutes les classiques pour se focaliser sur la préparation du Tour. Surtout il ne se cache pas. Dès la Vuelta 2011, l'Anglais avait affirmé ses ambitions: "L'important n'est pas de savoir si je vais gagner le Tour, mais quand".
Le Britannique est le seul dans l'histoire contemporaine du cyclisme, c'est à dire depuis la reprise en 1947, à avoir réussi la métamorphose de pistard sur-titré à routier surdoué. Et il possède avec le Team Sky l'équipe capable de contrôler la course. Quatrième du Tour 2009, victime d'une fracture de la clavicule en 2011, Wiggins, à 32 ans, est prêt pour devenir le Britannique à s'imposer sur le Tour. Reste tout de même quelques points faibles: la haute montagne si une coalition de grimpeurs décide de dynamiter une étape, les descentes (il y en a des très difficiles), et son état de forme qu'il va probablement avoir du mal à maintenir durant trois semaines.
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