Une descente qui fait jaser
Une chose est sûre, il fallait reconnaître le parcours pour se lancer à corps perdu dans cette petite route boisée et très rapide. « Jai fait la reconnaissance deux fois, raconte Jérôme Coppel (Saur-Sojasun), présent dans le groupe des leaders mais retardé par la mauvaise descente de Basso. Je priais hier soir pour ne pas quil pleuve sinon je ne sais pas sil y aurait eu beaucoup de monde en bas sur le vélo. Même sous le beau temps, cétait dangereux. » On allait vite sen rendre compte avec les premiers ennuis de Jonathan Hivert, toujours en lice pour la victoire détape au sommet de la côte de Pramartino, puis ceux du maillot jaune Thomas Voeckler au même endroit. En bas, ce nétait plus du tout la même affaire. Entre temps, le coureur de Saur-Sojasun était parti trois fois à la faute. « Jai fait nimporte quoi à larrivée, pestait-il. Je ne bascule pas loin de Boassen mais je nétais pas trop rassuré. Jai pris une gamelle, jai filé tout droit, enfin ça aurait pu être une belle journée. Je suis vraiment désolé pour léquipe. Je fais 10e ou 12 alors quon pouvait peut-être envisager une victoire. »
La descente, Hivert nest pas vraiment un adepte. Pas plus que les Schleck. Surpris hier à Gap et distancé avant Pinerolo, Andy a toutefois réussi à revenir sur Alberto Contador sur le plat. Mais il na pas apprécié ce nouveau numéro de figures imposées. « Cest une descente finale encore très dangereuse, expliquait-il quelques minutes après larrivée. Jétais plus confort aujourdhui. Je la connaissais. Mais comme hier, ce nest pas un bon final selon moi. » Un avais partagé par un Hubert Dupont, bien plus virulent. Pour le grimpeur dAG2R-La Mondiale, cest faire prendre trop de risques aux coureurs. « On me dit que les descentes du Giro sont difficiles mais là cétait pire, râlait Hubert Dupont. Sur le Tour dItalie, on fait des descentes dangereuses mais pas à des moments stratégiques de la course. Là, le bas de la descente est à 3 km de larrivée, ce nest pas raisonnable, surtout sachant ce quil sest passé au mois de mai (ndlr : la mort accidentelle de Wouter Weylandt sur le Giro). Des fois, on se plaint quil y ait des drames sur les courses mais on ne fait rien pour que ça ne se passe pas. »
Les reproches concernaient surtout la visibilité et le revêtement. « Je me suis fait peur deux ou trois fois. Au niveau freinage, le goudron naccroche pas comme en France, expliquait Dupont. On a plus tendance à glisser et il faut plus de distance pour freiner. » Maître dans lexercice de la descente, Philippe Gilbert (Omega Pharma Lotto) navait pas pris le loisir de reconnaître ce final délicat et na donc pas pris de risque. « On est en Italie, on sait comment les routes sont, indiquait-il. Je nétais pas dans une configuration dattaque mais jimagine que si on est devant à défendre une place au général, cétait dangereux. Celui qui veut gagner le Tour est venu reconnaître la descente. » Finalement, lun des moins véhément est bien Anthony Roux (FDJ). Même sil nest pas à laise dans lexercice, il reconnaît quil en faut pour tout le monde. « Cest le jeu. Si cétait moi, je naurai pas choisi cette descente car je suis un mauvais descendeur mais il en faut pour tout le monde. Sil ny en a quune comme ça dans le Tour, ça va. » Que ceux qui ont eu « chaud » se rassurent, demain il fera froid et larrivée est en montée
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