Une troisième médaille mondiale pour Pervis
Il était venu avec l'objectif de trois médailles. Et François Pervis repartira de Minsk avec le sentiment du devoir accompli. A 28 ans, il est devenu pour la première fois champion du monde du kilomètre, puis a raflé deux médailles de bronze, en vitesse par équipes et en vitesse individuelle. Certes, il lui restera les regrets d'avoir été déclassé en keirin, alors qu'il pouvait accrocher une breloque supplémentaire. Mais ses Mondiaux sont largement réussis. Et il a encore prouvé qu'il avait de belles ressources, tant physiques que mentales, pour accrocher ce bronze en individuel. "Je manque de pratique au plus haut niveau mondial en vitesse, je ne l'ai pas souvent disputée aux Championnats du monde", admettait-il après cette nouvelle médaille. "Je ne passe pas loin de la finale, mais j'ai commis deux erreurs. Mais je suis très content du bilan de ces Mondiaux. Le regret, c'est bien plus le keirin que la vitesse. J'ai commis une faute en keirin, c'est entièrement de ma faute. Mais c'est dur... Il faut convenir que le règlement a été appliqué à la lettre."
Car en demi-finale, le Mayennais a été nettement battu dans la première manche. Dans la deuxième, Pervis a retardé au maximum le sprint pour devancer son adversaire. La "belle" s'est conclue à l'avantage de Dmitriev qui a imposé un sprint long. "J'ai déjà grillé beaucoup de cartouches, j'ai affaire à des coureurs frais, il ne faudra pas m'en vouloir si je fais quatr(ièm)e", avait annoncé Pervis après son quart de finale victorieux. Malgré cette élimination, il a su repartir au combat pour dominer le Néo-Zélandais Sam Webster, révélation de la compétition. A seulement 21 ans, le Kiwi s'est offert le scalp du Britannique Jason Kenny, l'énorme champion olympique de la discipline à Londres l'été dernier qui n'avait laissé aucune chance à Grégory Baugé, le grand absent de cette épreuve.
"Conscience de la chance que j'ai"
Avec ces Mondiaux, François Pervis a peut-être changé de catégorie. "Les Jeux de Rio ? Je ne veux pas y penser, on se prendra bien la tête en 2015 et 2016. J'ai conscience de la chance que j'ai. Je vis de ma passion, je prends énormément de plaisir à ce que je fais. Je vais retourner au Japon en avril (pour la tournée du keirin). Au Japon, c'est un univers très clos. Vivre ça de l'intérieur, c'est exceptionnel. Mes priorités sportives ? Je mets tout au même niveau entre le kilomètre, la vitesse par équipes et le keirin. Cette année, j'ai eu la chance d'avoir un programme des Mondiaux parfait pour moi, avec le kilomètre d'entrée. Je ne sais pas si ce sera possible les prochaines années. Il faudra déjà que je me qualifie car le niveau est élevé en France."
Le titre est revenu à l'Allemand Stefan Botticher, véritable survivant. Sixième temps des qualifications (sur 200 m lancé), Botticher a dû passer par les repêchages en huitièmes de finale, après sa défaite contre le champion olympique, le Britannique Jason Kenny. Par la suite, l'Allemand a battu deux Néo-Zélandais, Simon Van Velthooven puis Sam Webster, pour accéder à la finale. Et là, il a simplement remonté à chaque fois Dmitriev, la seconde fois de justesse. Né le 1er janvier 1992, le jeune sprinteur au gabarit de 1,82 m pour 83 kg a enlevé les deux médailles d'or de la vitesse à Minsk, par équipes jeudi dernier puis en individuel. L'Allemagne, qui figure parmi les grandes nations du sprint, n'avait plus gagné le titre mondial individuel depuis Rene Wolff en 2005.
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