Valverde ne jure que par l'offensive
Dans la montée finale vers Risoul, Alejandro Valverde a coincé. Résultat, 34 secondes perdues sur le duo français Bardet-Pinot à l'issue de l'étape-reine alpestre. Pendant ce temps, Nibali asseoit un peu plus sa domination au sommet du classement en passant la ligne avec Péraud derrière le vainqueur Majka. Le roi semble intouchable mais son dauphin vacille. A ses trousses, une meute de quatre affamés bien décidés à l'éjecter du podium. Le coureur Ag2r Romain Bardet pointe à 13 secondes de l'Espagnol, son compatriote de la Fdj.fr Thibaut Pinot à 29 secondes. Cinquième, l'Américain de la BMC Tejay Van Garderen accuse 1'12 de retard sur le leader de la Movistar, tandis que l'autre tricolore en forme d'Ag2r Jean-Christophe Péraud navigue à 1'31. Valverde est cerné et sa défaillance dans les Alpes a aiguisé les appétits. Pour calmer les ardeurs de ses poursuivants, le vainqueur du Tour d'Espagne sait qu'il doit marquer les esprits dans les Pyrénées. "Il faudra être offensif pour creuser l'écart le plus possible avant le contre-la-montre. Les autres coureurs (derrière lui, ndlr) auront besoin de gagner du temps et il ne faudra pas se relâcher, ne pas être attentiste".
Valverde, quatre hommes à ses trousses
Attaquer pour survivre, tel est le credo de Valverde. Dans la position du chassé, l'ancien champion d'Espagne tente d'analyser les forces des prétendants à la deuxième place qu'il occupe actuellement. "Péraud, Pinot et Bardet ont l'occasion de finir sur le podium, premier Français ou maillot blanc (de meilleur jeune, ndlr). Ils vont tenter de saisir leur chance". Quant à Van Garderen, "il roule très bien". Une menace supplémentaire dans l'optique du long contre-la-montre entre Bergerac et Périgueux lors de l'avant-dernière étape (54 km). Sur de de si grands exercices chronométrés, l'ancien chef de file de la Caisse d'Epargne n'est pas à l'aise. Lorsque la distance excède les 50 kilomètres, il n'a jamais fait mieux que 17e sur les routes du Tour. C'était en 2007, sur un circuit autour d'Albi à l'occasion de la 13e étape. Il y a deux ans, entre Bonneval et Chartres, sur un parcours long de 53,5 km, il s'était effondré, terminant 113e. Conscient de ses limites, l'Ibère veut faire bouger les lignes dans "ses" montagnes. "Il reste trois étapes très dures dans les Pyrénées, il peut se passer beaucoup de choses, on peut perdre beaucoup de temps ou en gagner".
Valverde pense aussi au maillot jaune
Cadeau pour les journalistes ou réelle aspiration, Valverde a même annoncé vouloir bousculer le maillot jaune Nibali, qui plane 4'37" au dessus de lui. "Nibali a démontré jusqu'à présent qu'il était le plus fort de ce Tour. Les Pyrénées vont arriver en troisième semaine, ce sont des étapes exigeantes, il peut y avoir de la fatigue. On ne va pas renoncer. Il est humain, il peut s'épuiser. S'il a un mauvais jour, on essaiera d'en profiter". Déjà vainqueur des Tours d'Italie et d'Espagne, le Requin de Messine ne semble pas décider à lui laisser cette opportunité. Le leader d'Astana a d'ailleurs tenu à remobiliser ses coéquipiers, comme l'avait fait son directeur sportif Alexandre Vinokourov avant la journée de repos. "Il faudra être vigilant sur les échappées car des coureurs loin au classement pourront se glisser dans des coups dangereux et ça deviendra dur de contrôler la course. Le soutien de l'équipe sera primordial". Son lieutenant Fuglsang diminué, l'Italien se sait exposer et s'attend "à rencontrer des difficultés". Si Alejandro Valverde a les moyens de ses ambitions, il pourrait avoir vu juste. Premier élément de réponse dans quelques heures à Bagnères-de-Luchon.
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