Vasseur : "Froome a imposé sa suprématie"
"Ce Tour a été plein de surprises. Il nous a réservés du suspense quasiment tous les jours. La démonstration de Christopher Froome est peut-être le seul bémol. Il a imposé sa suprématie un peu comme Wiggins la saison dernière même si Froome aurait peut-être déjà pu gagner l’an dernier. Surtout, il aurait gagné s’il avait été dans une autre équipe. On a compris rapidement qu’il était l’homme du Tour. Mais on a eu beaucoup de péripéties, des vainqueurs de sprints différents. Il y a eu un bon nivellement par le haut au niveau des résultats.Les coureurs français m’ont plu par leur comportement offensif. Malheureusement, ça n’a été concrétisé qu’une seule fois, avec Riblon. On a vu hier que Pierre Rolland avait essayé. Mais je pense que c’est la configuration générale du Tour qui fait que ce n’est pas évident pour les Français de sortir du lot.
"Du suspense jusqu’au bout"
J’ai bien aimé le suspense jusqu’au bout pour le podium. J’ai aimé les défaillances humaines. On n’avait plus trop l’habitude de voir ça sur les routes du Tour : Contador qui perd pied aujourd’hui, dans l’Alpe d’Huez, Talansky qui revient dans le jeu hier, les Belkin, Evans qui coule. On a eu des rebondissements dans tous les compartiments de la course.
J’ai moins aimé Thibaut Pinot. Je l’avais mis dans le top 5 au départ et on avait beaucoup d’espoirs sur lui. Mais on ne peut pas faire grand-chose avec une angine. L’autre déception, c’est le manque de présence de Thomas Voeckler aux avant-postes. On avait tellement l’habitude ces dernières années de voir Thomas faire de grands numéros. Cette année, il a fait un Tour un peu transparent. Il n’a pas pu aider Rolland. C’est une pièce qui a manqué à l’équipe Europcar.
"La bordure : un grand moment"
Le manque d’échappées lors des dix premiers jours, ce n’est pas un problème. C’est un scenario classique sur un Tour de France où il y a tellement d’enjeux. Il faudra s’habituer à ça. La course est souvent cadenassée au début et ça s’anime en troisième semaine. Mais déjà de mon temps, en 1997, c’était difficile pour les échappées d’aller au bout.Enfin, ça a peut-être un peu trop temporisé dans les
Pyrénées excepté pour Christopher Froome. Mais c’est difficile sur trois semaines de trouver un parcours parfait pour avoir encore du suspense pour la fin. Donc c’est normal que sur 21 étapes, il y ait des temps morts. Sur le Dauphiné ou Paris-Nice, oui. Pas sur le Tour. Les temps forts et faibles font partie du jeu. Mais je pense que les coureurs ont eu chaque jour un engagement physique important. Et on l’a vu dans l’étape de Saint-Amand Montrond qui restera comme un grand moment du Tour. Le problème mécanique de Valverde, la bordure, ont permis aux coureurs de faire la course. Comme quoi le parcours de ce 100e Tour était bien dessiné".
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