Vers un excès de dons?
Après le tsunami, plusieurs associations avaient multiplié les appels à la générosité au delà des besoins réels des zones sinistrées. Une partie des dons avait dû être réaffectée vers d'autres causes, au mépris des intentions des donateurs.
La Cour des comptes avait relevé cette mauvaise gestion. Un an après le drame, 85% des sommes versées à la Croix rouge, 80% de celles versées au Secours catholique restaient inutilisés. Peut-on risquer aussi dans le cas d'Haïti un excès de dons ?
Pour Rémi Aubert directeur financier de Médecins sans frontière, qui a déjà reçu 35 millions d'euros depuis une semaine, les besoins seront sans doute plus importants en Haïti que lors du tsunami. Car le raz-de-marée avait "beaucoup tué et peu blessé". En Haïti, "les besoins en soins sont considérables" et il faut reconstruire des bâtiments médicaux. De plus, les ONG prévoient de rester sur l'île dévastée plus longtemps que lors d'autres opérations.
L'association UFC-Que Choisir appelle pourtant à la vigilance. Méfiance quant aux dons pour Haïti sollicités par mail, par SMS ou par des groupes non identifiés. Privilégier les ONG connues, car une catastrophe de cette ampleur "nécessite un professionnalisme". Et renoncer aux dons en nature "qui embarrassent plus les associations qu'elles ne les aident" .
L'association de défense des consommateurs indique toutefois que MSF, Action contre la Faim, Handicap international, l'Unicef, le Secours Populaire ou encore la Fondation de France, avaient reçu un satisfecit à l'issue du contrôle de la Cour des comptes.
Anne Jocteur Monrozier, Mathilde Lemaire
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