Voeckler : "Je ne m'interdis rien"
- Avec quelle ambition allez-vous aborder le Tour de France?
Thomas Voeckler : "Avec ce que j'ai eu la chance de réaliser sur le Tour l'an dernier, j'ai vraiment le sentiment d'avoir réalisé tout ce qui est dans mon domaine de compétences. Je ne vois pas ce que je pourrais faire de différent ou de plus sur le Tour. Je n'ai vraiment aucun objectif précis en tête. Je ne m'interdis rien, je vais prendre la course au jour le jour, prendre du plaisir et ne pas avoir de regrets. Ces quatre dernières années, j'ai eu que des bons moments. Cette année, peut-être qu'il n'y en aura pas, peut-être qu'il y en aura. Sincèrement, je n'ai pas d'objectif. Ça viendra peut-être au fil de la course. Un peu comme l'an dernier, le maillot à pois n'était pas un objectif et c'est venu après ma victoire d'étape. Ça me va très bien d'arriver en essayant de faire le maximum au jour le jour, en fonction des jambes, du parcours, des différents classements, des stratégies des équipes, de la météo..."
- Certains vont vous trouver blasé...
TV : "Il faut être honnête, il y a moins d'excitation qu'en 2003 pour mon premier Tour, sinon ce serait de la langue de bois ! Je ne perds pas de vue que c'est la course la plus importante de l'année mais pour moi c'est une course, j'ai moins les yeux grand ouverts... Même si cette année, il n'y pas de JO, pas de Coupe du monde de foot et on sent que tous les projecteurs seront braqués le Tour de France."
- Pierre Rolland sera votre leader, vous aurez donc un rôle d'électron libre ?
TV : "C'est un rôle qui lui revient de droit. Il a fait 20e (21e en 2009), 10e (2011), 8e (2012) à l'âge qu'il a, il travaille toute l'année pour ça, c'est légitime qu'il ait des coureurs à son service. Ce rôle d'électron libre me va très bien. En 2011, j'ai couru comme un des favoris, ça a été énorme. Mais le Tour 2012 avec le maillot à pois, ça me ressemble plus. Ce n'est pas mieux, pas moins bien, c'est différent mais ça me ressemble plus."
- Ce parcours peut vous être favorable dès les premiers jours...
TV : "Ce sont les coureurs qui font la course. S'il y a des gens motivés pour faire bouger, ça bougera. Si la grosse armada Sky décide de régenter la course, ils ont les moyens de le faire comme l'an dernier et ce sera difficile de s'illustrer."
- Ça vous déçoit ?
TV : "L'an dernier, ils font premier et deuxième. Certains leur reprochent leur manque de panache mais le but c'est de gagner. Ça n'est peut-être pas très romantique mais le fait est qu'ils ont eu raison. Ce n'est pas ma vision du vélo mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas la bonne."
- Avez-vous un souvenir favori de vos dix derniers Tours ?
TV : "Il y a trop de trucs différents. Il y a quelque chose dont je suis fier: quand je vois que dans des Tours en 1950 ou 1945 il y avait strictement la même étape que celle que j'ai gagnée avec Aubisque, Tourmalet, Aspin, Peyresourde, je me dis que moi je suis arrivé à passer ces quatre cols en tête, à gagner cette étape et ça, on ne pourra pas me l'enlever. Mes enfants l'auront peut-être oublié mais quand j'aurais 30 kilos de plus, que je prendrai mon apéro au Café des sports, j'aurais toujours ça à raconter !"
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