Cyclisme : Annemiek van Vleuten remporte sa troisième Vuelta pour neuf secondes
Neuf petites secondes. C'est le très faible écart au classement général en faveur d'Annemiek van Vleuten qui lui a permis de s'offrir, dimanche 7 mai, la troisième Vuelta de sa carrière. Moins souveraine mais toujours aussi résiliente, la Néerlandaise a puisé loin dans la souffrance pour conserver son avance sur sa compatriote Demi Vollering (SD Worx) et triompher pour la troisième année consécutive sur le Tour d'Espagne.
À 40 ans, la championne de l'équipe Movistar, qui a notamment remporté les trois grands Tour (France, Italie, Espagne) et les Championnats du monde l'an dernier, accroche sa première victoire de l'année avant de prendre sa retraite en fin de saison. Elle est d'ailleurs sacrée sans avoir gagné aucune des sept étapes de ce Tour d'Espagne.
Une dernière étape épique
Annemiek van Vleuten possédait 1'11'' d'avance au classement général, dimanche matin, sur Vollering, mais elle a failli tout perdre lors de l'ultime ascension jusqu'au prestigieux théâtre naturel des Lacs de Covadonga (12,5 km à 6,9% de pente moyenne).
Elle a réussi à s'accrocher pour limiter la casse après avoir été lâchée à cinq kilomètres du but par Vollering, qui s'est envolée pour aller remporter sa deuxième étape sur cette Vuelta, et l'Italienne Gaia Realini (Trek-Segafredo), deuxième de l'étape et troisième au général.
En haut, dans un brouillard épais, Van Vleuten conservait au final un petit pécule de neuf secondes d'avance sur Vollering, la grande dame de ce début de saison après avoir notamment réussi le triplé dans les Ardennaises. "Je suis très contente et très, très fatiguée", a-t-elle réagi après l'arrivée.
Une victoire polémique ?
Elle avait renversé la table, samedi, lors de l'avant-dernière étape qui a été entourée d'une polémique. Les larmes aux yeux à l'arrivée, Demi Vollering, qui portait encore le maillot rouge de leader le matin de l'étape, a accusé Van Vleuten et son équipe d'avoir accéléré au moment où elle faisait une pause toilettes. La championne du monde a contesté toute manoeuvre opportuniste, assurant que l'équipe avait prévu de passer à l'attaque à cet endroit précis, à 70 km de l'arrivée, pour tenter un coup de bordure.
L'infime écart dimanche soir va inévitablement attiser les regrets de Vollering qui visait, à 26 ans, sa première victoire dans un grand Tour. "Sans cela, j'aurais gagné cette Vuelta, a-t-elle ruminé dimanche, mais je suis contente d'avoir montré de quoi j'étais capable aujourd'hui."
Côté français, Évita Muzic (FDJ-Suez), quatrième de la dernière étape, termine sixième du général, juste devant Juliette Labous (DSM).
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