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Vuelta, Canada ou Grande-Bretagne : pour préparer les Mondiaux, les coureurs ont le choix

Une préparation pour un championnat du monde ne se prend pas à la légère. Auparavant, les coureurs qui souhaitaient réussir au Mondial, allaient courir la Vuelta. Aujourd’hui, avec l’internationalisation du cyclisme et la multiplication des courses au calendrier, les préparations se diversifient, pour des résultats différents.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le maillot de champion du monde, tant convoité.  (DE WAELE TIM / TDWSPORT SARL)

Le Tour d’Espagne était considéré comme l’un des points de passage obligatoires pour préparer au mieux un championnat du monde.  En 2010, alors qu’il était sélectionneur de l’équipe de France, Laurent Jalabert avait confirmé cette hypothèse : « La Vuelta est la préparation idéale pour les Mondiaux ». En 2005, neuf des coureurs qui s’étaient classés dans le top 10 du championnat du monde sortaient de la Vuelta. En 2010, les dix premiers avaient fait cette course de trois semaines pour préparer au mieux ce qui est considéré comme l’une des dernières grosses échéances de la saison. Mais c’est à partir de cette année-là que le leadership du Tour d’Espagne en matière de préparation est mis à mal, par le Tour de Grande-Bretagne, et la création des Grands Prix Cyclistes de Montréal et Québec, mais aussi par... le Grand Prix d’Isbergues.

La Vuelta est de moins en moins considérée comme la préparation idéale | Create infographics

Depuis l’édition 2011, ils sont entre deux et cinq chaque année à faire l’enchaînement Vuelta-Mondial et réaliser un top 10. Ils continuent ainsi d’accumuler les bonnes performances sur le championnat. Sur les dix derniers podiums des Mondiaux, 21 coureurs (sur 30 donc) sortaient du Tour d’Espagne. Mais depuis 2010, ils ne sont plus que sept (sur 15).  Sur les quatre derniers champions du monde (Cavendish, Gilbert, Rui Costa, Kwiatkowski), trois n’ont pas participé à la Vuelta. Ce qui coïncide avec la montée en puissance des Grands Prix Cyclistes au Canada.

Chaque coureur sait quelle préparation lui convient le mieux. Pour Alejandro Valverde, un bon Mondial passe avant tout par une bonne Vuelta. A chaque fois que le coureur Espagnol a fait un podium sur le Tour d’Espagne, il est également monté sur la boîte sur les championnats (médaille de bronze en 2014, 2013, 2012, 2006). Il n’y a qu’en 2005 que le grimpeur de 35 ans n’a pas réalisé pareille performance. Sa dernière course remontait alors… à la 13e étape du Tour de France.

Cavendish, Kwiatkowski et Rui Costa ne sortaient pas de la Vuelta : pourtant, ils ont été sacrés champions du monde

Mark Cavendish.

Le Tour de Grande-Bretagne commence également à prendre de l’importance. Seuls deux coureurs sont parvenus à réaliser un top 10 sur le championnat du monde, en sortant de la course anglaise. Mais ces deux coursiers ne sont autre que Mark Cavendish en 2011, et Michal Kwiatkowski l’an dernier. Un enchaînement qui a conduit à deux maillots arc-en-ciel.

Les Grands Prix Cyclistes de Montréal et Québec prennent également de l’importance, avec un plateau de plus en plus fourni. L’an passé, l’Australien Simon Gerrans s’était imposé sur ces deux classiques, avant de devenir vice-champion du monde. La configuration de ces deux courses, qui s’effectuent en circuit, et sur une journée, correspond mieux au profil d’un championnat du monde. L’enchaînement de plusieurs tours sur un même parcours, la répétition des mêmes difficultés, mais surtout la tactique pour remporter la course diffèrent totalement d’une épreuve à étapes, qu’elle soit d’une ou trois semaines. Rui Alberto Faria da Costa (Lampre Merida), champion du monde en 2013, estime qu’il s’agit de la meilleure course avant l’échéance de Richmond : « C’est une préparation idéale pour les championnats du monde ».

Nacer Bouhanni enchaîne les courses d'un jour pour préparer Richmond

Les sprinteurs aiment également participer au GP de Wallonie ou au GP d’Isbergues, avant d’aller essayer de chercher le maillot arc-en-ciel. Ainsi en 2011 (victoire de Cavendish), parmi les dix premiers du championnat, cinq sortaient de ce genre de course. Dont trois pour le seul GP d’Isbergues (France), qui peut se targuer d’afficher chaque année un beau plateau. Nacer Bouhanni, qui est d’ailleurs pressenti pour représenter les Bleus à Richmond, sera d’ailleurs présent sur les routes du Nord Pas de Calais. Le Tour du Doubs (13 septembre), le Grand Prix de Wallonie (le 16) et Isbergues (le 20) sont ainsi au programme du sprinteur vosgien, qui avait dû abandonner la Vuelta sur chute. Il confiait ainsi, concernant son calendrier, avoir « une préparation idéale, quand même, pour être au top » à Richmond.

Entre la Vuelta, le Canada, la Grande-Bretagne et les courses d’un jour européennes, les destinations sont nombreuses pour les coureurs qui souhaitent préparer au mieux les championnats du monde. Mais, alors que le Tour d’Espagne détenait auparavant le monopole de la course de préparation idéale, son leadership se voit amoindri par une concurrence de plus en plus forte. Chaque coureur a sa manière de faire pour préparer un objectif. Certains, comme Valverde, préfèrent les Grands Tours. D’autre, comme Rui Costa, sont férus des classiques pour se mettre idéalement en jambe. Cette année, quelle aura été la meilleure épreuve préparatoire au Mondial ? Réponse le 27, à Richmond.

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