Vuelta : Philippe Gilbert s'impose à Guadalajara au terme d'une étape complètement folle, Nairo Quintana se replace au général
Sur le papier, ce devait être une étape de transition. Mais encore une fois, la Vuelta nous a réservé des surprises. Des bordures dès le kilomètre zéro ont scindé le peloton en différents groupes. Une journée complètement folle à tel point que la diffusion TV, initialement prévue à 15h00, a été avancée d'une demi heure. On aurait même pu croire que certains s'étaient passé le mot avant le départ. Une 17e étape de 219,6 kilomètres parcourue à plus de 50 km/h de moyenne, remportée de belle manière par Philippe Gilbert (Deceuninck-Quick Step). Une journée record qui a affolé les compteurs et risque de laisser des traces dans le peloton.
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Le show du Wolfpack
Les hommes de Patrick Lefevere avaient annoncé la guerre, ils n'ont pas trahi leur réputation. Dès le départ les Deceuninck-Quick Step ont déclenché les hostilités et fait exploser le peloton. Un objectif, la victoire d'étape et avec la manière si possible ! Fidèles à leurs habitudes, ils étaient présents en nombre à l'avant et avec 7 coureurs et de nombreuses cartes à jouer, ils sont su jouer avec le vent pour s'offrir un nouveau triomphe, le 60e cette saison. C'est finalement Philippe Gilbert qui a parfaitement conclu le travail de son équipe au terme d'un long sprint en côte. Le Belge de 37 ans a su réagir à l'accélération de l'homme fort de ce groupe Sam Bennett (Bora-Hansgrohe) déjà double vainqueur d'étape, pour remporter un deuxième bouquet à Guadalajara. Son coéquipier Rémi Cavagna prend la 3e place.
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Dans le groupe de tête composé d'une trentaine de coureurs, Nairo Quintana (Movistar) et Wilco Kelderman (Team Suweb) en ont profité pour se replacer au classement général. Le premier a réalisé un gros coup, puisqu'il reprend 5 minutes et 30 secondes à ses adversaires. Grâce à un scénario de course, qui théoriquement ne lui correspondait absolument pas, le Colombien est désormais 2e du classement. Une 2e place qu'il est allé chercher avec la manière. Encore une fois, et comme lors de la 2e étape qu'il avait remportée de belle manière, il a déjoué les pronostics pour reprendre du temps. Preuve que le Colombien sait aussi faire autre chose que simplement grimper.
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Des piégés à la pelle
Et des piégés il y en a eu. Les formations Jumbo-Visma, Astana et UAE-Team Emirates ont tous été surpris par ce départ complètement fou et la présence de Quintana à l'avant. Les hommes en jaune du maillot rouge, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) ont dû rouler toute la journée pour réduire l'écart. Résultat : à 45 kilomètres de l'arrivée, il n'y avait plus de coéquipiers pour épauler le leader de la course. Et c'est aussi à ce moment là que la Movistar a décidé de rouler derrière, malgré la présence de Nairo Quintana et de deux coéquipiers à l'avant. Un scénario que l'on aurait pu trouver cocasse, surtout venant de la Movistar. Mais sur une dernière accélération de Marc Soler (décidémment l'homme à tout faire de la formation espagnole sur cette Vuelta), la Movistar d'Alejandro Valverde a tenté de faire sauter Primoz Roglic et Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates). En vain. Une tactique qui a quand même permis d'isoler les autres leaders (Roglic, Majka et Pogacar), laissant à la seule formation Astana, la responsabilité de la course.
Le groupe maillot rouge concède finalement plus de 5 minutes et 30 secondes à Quintana à l'arrivée. Si le Slovène Pogacar perd sa place sur le podium, Roglic a, lui, le temps de voir venir ses adversaires en montagne ces prochains jours. Quintana s'est, certes, replacé, mais la menace principale reste toujours Valverde. D'autant plus que le leader colombien a montré ses limites en montagne le week-end dernier.
Mauvaise opération pour Nicolas Edet, le Français absent du peloton maillot rouge, fait également partie des piégés du jour. 7e du classement général ce matin, le leader de la Cofidis finit à plus de 23 minutes et perd gros à Guadalajara.
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