L'avant-garde du flamenco embrase le festival de Nîmes
Pour sa 33ème édition, le festival de flamenco de Nîmes, qui se poursuit jusqu'à samedi, fait la part belle à de jeunes artistes qui osent secouer cet art séculaire, tout en respectant la tradition.
Sur scène, avec son look de rockeuse, elle joue de la basse et chante avec ce voile sur les cordes vocales qui est sa signature. Rosario la Tremendita présente son dernier album, début et origine, un double dans lequel les mêmes titres sont chantés une première fois accompagnés à la guitare, puis dans des versions électro, rock, jazz, sans limite.
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Dans ses textes, Rosario affirme sa voix, celle d’une femme qui aime les femmes, une artiste apaisée qui a fait un long chemin : "Moi, je viens d’une chaise. J'ai commencé à chanter assise sur une chaise, sans pouvoir bouger et j’ai essayé de me libérer, dit-elle. Je m’intéresse à ce qui se passe dans le monde, la société, aux femmes et j’ai trouvé ma voix. Mais je cherche en permanence, car c’est facile de se perdre et je ne me tairai jamais. Sur scène, en fait, c’est comme une séance chez le psy, une thérapie, de la méditation."
"Le juste milieu, jusqu’au bon venin"
"Ça, c’est pas n’importe quoi", glisse la danseuse et chorégraphe Rocio Molina qui a mis le feu au théâtre de Nîmes. Ça, c’est le troisième volet de sa trilogie de la guitare, un solo qui claque comme les bulles qu’elle fait avec son chewing-gum, a compas, dans le rythme.
Nimbée de lumière rouge, Rocio Molina croque des bonbons devant un micro, discute en rigolant comme une gamine avec son guitariste, c’est comme si elle nous invitait dans sa chambre d’adolescente où elle dansait sans se soucier du regard des autres. Une performance joyeuse qui finit en transe, enrobée des notes du jeune et surdoué guitariste Yerai Cortes. "Ça parle de l’enfance, de la jeunesse, de la vie, de l’innocence, sans la moindre prétention, explique le partenaire musical de Rocio Molina. Je m’inspire de sa personne à elle, de sa force, de son envie. Quant à la guitare, je m’en occupe sans m’en préoccuper, c’est un instrument qui peut vite te dévorer… Comme disait l’un de mes oncles : Le juste milieu, jusqu’au bon venin."
Le festival de flamenco de Nîmes se clôturera samedi avec le récital du guitariste Rafael Riqueni, artiste majeur aussi à l'aise avec l'avant-garde. Il a accompagné Rocio Molina dans le premier volet de sa trilogie de la guitare, qu'avec la tradition.
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