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De la Fifa aux Panama Papers, Platini enlisé dans les affaires

Michel Platini n’en finit plus de chuter. En moins d'un an, le triple Ballon d’Or français est passé du statut de favori à la présidence de la Fifa à celui d’homme d’affaires présumé corrompu. Dernier fait en date : son nom apparaît dans l’affaire des Panama Papers, du nom de cette enquête menée conjointement par plusieurs centaines de journalistes à travers le monde sur des sociétés offshore au Panama.
Article rédigé par franceinfo
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Et une affaire de plus pour Michel Platini ! Depuis dimanche soir, l’ancien numéro 10 de l’Equipe de France est lié à l’affaire des Panama Papers, fruit du travail de plusieurs rédactions à travers le monde dont celle de Cash Investigation (France 2). Son nom figure, avec celui d’autres personnalités du football (Lionel Messi, Gabriel Heinze, Ivan Zamorano, Jerôme Valcke etc.), parmi la liste des personnes ayant eu recours à des sociétés offshore au Panama. Et pourtant, en juillet 2015, l’homme faisait figure de favori à la course à la présidence de la Fifa. Chronique d’une chute vertigineuse.

C'était l'époque où il tutoyait encore les sommets des institutions du football mondial. Le 29 juillet 2015, Michel Platini annonce sa candidature à la présidence de la Fifa pour l'élection du 26 février 2016. Sepp Blatter, englué dans le Fifagate, a jeté l’éponge quelques semaines plus tôt et laissé le champ libre à celui qui dirige alors l’UEFA. Michel Platini fait office de favori et ne cache pas sa volonté d’en finir avec le système Blatter : "Les événements récents ont forcé l'instance suprême du football mondial de tourner une page de son histoire et de repenser sa gouvernance." écrit-il dans une lettre adressée aux 209 présidents et secrétaires généraux des associations membres de la Fifa. Il assure ainsi vouloir que "la Fifa retrouve sa dignité et la place qu’elle mérite."

Automne 2015 : le début de la fin

Malheureusement pour lui, ces belles paroles sont vite effacées et la réalité le rattrape. Fin septembre, la justice Suisse soupçonne Blatter de « gestion déloyale » et « abus de confiance » et lie son nom à celui de Platini. Le premier aurait versé 1,83 millions d’euros au second en 2011, pour un travail de conseiller achevé en…2002. Le Suisse est mis en examen tandis que le Français est entendu comme témoin assisté.

Les choses s’accélèrent quelques semaines plus tard : Platini est alors suspendu 90 jours par la commission d’éthique de la Fifa et sa candidature à la présidence de l’institution est alors gelée. A quelques jours de Noël, ce même comité d'éthique juge Blatter et Platini coupables « d’abus de position », « conflit d’intérêt » et « gestion déloyale ». Ils sont tous les deux suspendus pour huit ans de toutes activités liées au football. Le 7 janvier 2016, Platini annonce alors sans surprise le retrait de sa candidature à la présidence de la Fifa.

Seul petit coin de lumière : en appel, la sanction des deux hommes a été réduite à six ans. Début mars, Platini a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS) dont la décision est attendue avant le début de l'Euro 2016, le 10 juin.

Le scandale de trop ?

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