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De la Suisse dans les idées

A l’image de la tactique suisse, qui a eu raison de l’Espagne (1-0) lors de cette dernière journée du « premier tour », la prime a été donnée à la solidité défensive par la majorité des équipes. Rares sont celles qui, comme le Chili face au Honduras, ont osé proposer un jeu résolument tourné vers l’offensive.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Eren Derdiyok (Suisse)

L’ombre de José Mourinho plane sur cette Coupe du monde. Le tacticien de l’Inter Milan a semble-t-il fait beaucoup d’émules en remportant la Ligue des Champions au terme d’une campagne ultra-défensive. La Suisse, comme tant d’autres, a fait sienne la philosophie du Portugais. Face à une équipe espagnole composée d’une majorité de joueurs catalans, les Helvètes ont proposé une sorte de remake de la demi-finale Inter-Barça avec, au final, la victoire pour l’équipe la plus hermétique. La moins joueuse aussi. La sélection de Hitzfeld n’a fait que dupliquer ce que la plupart des autres équipes ont déjà fait, avec plus ou moins de bonheur, depuis le début de la compétition. Nul doute que la victoire de la « Nati » qui vient tout de même de signer un authentique exploit en battant une Roja au bilan impressionnant (44 victoires sur ses 48 derniers matchs) va conforter dans leurs choix les coachs les plus frileux. Et ils sont nombreux…

Autant dire qu’à ce rythme-là, la moyenne de buts par rencontre (1,56 but par match, bien en deçà de la moyenne la plus basse d'une Coupe du monde - 2,21 buts par match lors du Mondiale italien de 1990) ne risque pas de s’améliorer. Est-ce que cela revient aussi à dire que le succès des Suisse qui ont débuté la rencontre avec quatre joueurs à plus de 1,90 mètre et un seul joueur à moins de 1,80 m, contre cinq côté espagnol peut se résumer à la supériorité du physique sur la technique ? Ce n’est évidemment pas à souhaiter mais le discours du coach allemand après la rencontre n’est pas une ode au panache, loin de là.  "Je leur ai dit aussi de ne pas perdre trop d'énergie à se battre pour le ballon dans la moitié adverse. Il fallait se concentrer sur la défense et attendre le contre."

Le Chili reprend le flambeau

L’Espagne, quant à elle, tombe de haut. Donnée favorite de cette Coupe du monde avec le Brésil par les bookmakers, la sélection de Vicente Del Bosque a certes manqué son entrée dans la compétition mais au moins a-t-elle eu le mérite de tenter, de jouer tout simplement. "Les autres équipes verront ce que la Suisse a réussi à faire mais tous les matches sont différents. Je ne veux critiquer personne mais on n'a peut-être pas vraiment vu notre caractère. A l'avenir, il faudra le montrer. On a chuté face à un obstacle, il faudra surmonter les autres", prophétise l’entraîneur des champions d’Europe qui doit se sentir comme le dindon de la farce après ce premier tour au cours duquel, hormis l’Allemagne, aucun autre favori n’a impressionné mais aucun autre favori n’a perdu !

Par bonheur, d’autres sélections qui ont osé attaquer se sont vues récompensées de leur audace. C’est le cas du Chili, séduisant face au Honduras (1-0) pour son premier match de Coupe du monde depuis 1962. Fidèles à ce qu'ils avaient montré durant les qualifications, terminées avec panache à la deuxième place du groupe sud-américain derrière le Brésil, les hommes du sélectionneur argentin Marcelo Bielsa ont développé un football vif. Seule l'efficacité devant le but a manqué à une équipe qui peut légitimement ambitionner les huitièmes de finale. "Grâce à Dieu, le Honduras n'est pas revenu au score mais c'est vrai que nous aurions dû nous mettre à l'abri d'un éventuel retour adverse", a commenté l'attaquant de l'Udinese (Italie) Alexis Sanchez. Les « Catrachos » ont eux affiché leurs limites techniques, à peine compensées par leur supériorité athlétique et leur courage en deuxième période. Dans certains cas ça peut suffire. Demandez aux Suisses.

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