De la Suisse dans les idées
Lombre de José Mourinho plane sur cette Coupe du monde. Le tacticien de lInter Milan a semble-t-il fait beaucoup démules en remportant la Ligue des Champions au terme dune campagne ultra-défensive. La Suisse, comme tant dautres, a fait sienne la philosophie du Portugais. Face à une équipe espagnole composée dune majorité de joueurs catalans, les Helvètes ont proposé une sorte de remake de la demi-finale Inter-Barça avec, au final, la victoire pour léquipe la plus hermétique. La moins joueuse aussi. La sélection de Hitzfeld na fait que dupliquer ce que la plupart des autres équipes ont déjà fait, avec plus ou moins de bonheur, depuis le début de la compétition. Nul doute que la victoire de la « Nati » qui vient tout de même de signer un authentique exploit en battant une Roja au bilan impressionnant (44 victoires sur ses 48 derniers matchs) va conforter dans leurs choix les coachs les plus frileux. Et ils sont nombreux
Autant dire quà ce rythme-là, la moyenne de buts par rencontre (1,56 but par match, bien en deçà de la moyenne la plus basse d'une Coupe du monde - 2,21 buts par match lors du Mondiale italien de 1990) ne risque pas de saméliorer. Est-ce que cela revient aussi à dire que le succès des Suisse qui ont débuté la rencontre avec quatre joueurs à plus de 1,90 mètre et un seul joueur à moins de 1,80 m, contre cinq côté espagnol peut se résumer à la supériorité du physique sur la technique ? Ce nest évidemment pas à souhaiter mais le discours du coach allemand après la rencontre nest pas une ode au panache, loin de là. "Je leur ai dit aussi de ne pas perdre trop d'énergie à se battre pour le ballon dans la moitié adverse. Il fallait se concentrer sur la défense et attendre le contre."
Le Chili reprend le flambeau
LEspagne, quant à elle, tombe de haut. Donnée favorite de cette Coupe du monde avec le Brésil par les bookmakers, la sélection de Vicente Del Bosque a certes manqué son entrée dans la compétition mais au moins a-t-elle eu le mérite de tenter, de jouer tout simplement. "Les autres équipes verront ce que la Suisse a réussi à faire mais tous les matches sont différents. Je ne veux critiquer personne mais on n'a peut-être pas vraiment vu notre caractère. A l'avenir, il faudra le montrer. On a chuté face à un obstacle, il faudra surmonter les autres", prophétise lentraîneur des champions dEurope qui doit se sentir comme le dindon de la farce après ce premier tour au cours duquel, hormis lAllemagne, aucun autre favori na impressionné mais aucun autre favori na perdu !
Par bonheur, dautres sélections qui ont osé attaquer se sont vues récompensées de leur audace. Cest le cas du Chili, séduisant face au Honduras (1-0) pour son premier match de Coupe du monde depuis 1962. Fidèles à ce qu'ils avaient montré durant les qualifications, terminées avec panache à la deuxième place du groupe sud-américain derrière le Brésil, les hommes du sélectionneur argentin Marcelo Bielsa ont développé un football vif. Seule l'efficacité devant le but a manqué à une équipe qui peut légitimement ambitionner les huitièmes de finale. "Grâce à Dieu, le Honduras n'est pas revenu au score mais c'est vrai que nous aurions dû nous mettre à l'abri d'un éventuel retour adverse", a commenté l'attaquant de l'Udinese (Italie) Alexis Sanchez. Les « Catrachos » ont eux affiché leurs limites techniques, à peine compensées par leur supériorité athlétique et leur courage en deuxième période. Dans certains cas ça peut suffire. Demandez aux Suisses.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.